Semaine de 4 jours : la dérogation devient la règle

Pris dans la tourmente de la crise sanitaire et aussi parce que 87% des communes fonctionnent sur 4 jours, l’échéance du renouvellement de la demande de dérogation pour la rentrée 2021 est totalement sortie de notre esprit.

Même si l’organisation de la semaine est au final fixée par le DASEN, le SNALC déplore qu’il soit fait bien peu de cas de la volonté des conseils d’école face à celle d’un élu. D’ailleurs, disons les choses clairement : le choix de continuer sur 4 jours, 4,5 jours ou passer à 4 jours revient bien à la municipalité, plus qu’aux conseils d’école. Pour preuve, la plupart des conseils municipaux ont déjà voté la reconduction du rythme sur 4 jours d’école, sans même consulter les conseils d’école. En même temps, pour rester sur un rythme de 4 jours, les maires avaient-ils besoin de les interroger pour connaître leur position ?

La règle étant à ce jour la semaine de 4,5 jours, le SNALC se demande si notre ministère va enfin remettre en question les critères qui relèvent de la règle et ceux qui relèvent de l’exception. Les communes à 4,5 jours qui ont eu la bonne idée de sonder à nouveau les parents d’élèves cette année ont vu la majorité d’entre eux choisir les 4 jours, et consécutivement, elles ont voté la dérogation sur 4 jours pour la rentrée 2021 en conseil municipal. Dans le département des Landes par exemple, c’est ainsi 68 % des écoles, soit 77 % des élèves du premier degré dans le département, qui suivront le rythme « dérogatoire » des 4 jours à la rentrée prochaine.

Face à la baisse de notre pouvoir d’achat, face à la dévalorisation de notre profession et de notre investissement quotidien, le SNALC a toujours été en faveur du maintien de la semaine de 4 jours. S’il peut arriver que fonctionner sur 4,5 jours se révèle plus bénéfique, cela reste exceptionnel et le choix des rythmes devrait respecter la volonté du conseil d‘école.

Le retour à la semaine de 4 jours gagne encore du terrain, la dérogation doit redevenir la règle.

Le SNALC attend impatiemment le pourcentage de communes revenues à la semaine de 4 jours à la rentrée 2021. Gageons qu’il devrait dépasser les 87%.

Une reprise pleine de trous

Le SNALC a suivi les annonces faites lors de la conférence de presse de ce soir, suite aux échanges que nous avons eus avec le ministère cet après-midi * en tant qu’organisation représentative.

Si le SNALC a noté plusieurs évolutions allant dans le sens de ce que nous demandons, parfois depuis octobre dernier, le compte n’y est pas pour assurer une reprise dans les meilleures conditions possibles.

Le renforcement objectif du protocole dans tous les lycées et seulement de façon partielle dans les collèges de 15 départements ainsi que la fermeture généralisée d’une classe dès le premier cas à tous les niveaux correspondent à des évolutions que nous avons demandées. Toutefois, nous constatons que dans les écoles primaires, dans les collèges de la majorité des départements et dans l’ensemble de leurs cantines, nous serons dans des conditions similaires à celles qui ont conduit à la fermeture et au déplacement des vacances de Pâques. Pour le SNALC, c’est faire prendre aux personnels, aux élèves et à leurs familles un risque sérieux.

À ce sujet, le SNALC ne peut accepter la formule « nous assumons ce choix » employée ce soir. Ce sont les personnels de l’Éducation nationale et des collectivités qui assument ce choix, et qui en subiront les éventuelles conséquences, conséquences d’autant plus importantes que nous ne bénéficions d’aucune réelle priorité vaccinale pour les volontaires. Preuve en est que nos dirigeants n’ « assument » rien du tout.

Enfin, le SNALC maintient que l’entêtement concernant notamment le maintien d’un grand oral qui n’est pas correctement préparé est insupportable. Nous sommes des professionnels dotés d’une éthique professionnelle et ne pouvons décemment nous résoudre à envoyer nos élèves passer une épreuve érigée en symbole politicien, qui désorganise encore plus notre fin d’année. Nous aborderons ce point dans un cadre intersyndical et, si l’entêtement perdure, proposerons des modalités d’action aux collègues.

Point sur la situation sanitaire : réunion exceptionnelle

Compte rendu de réunion au ministère
Réunion multilatérale du 22 avril 2021
En présence du directeur de cabinet et de la secrétaire générale du ministère.

La reprise

Le ministère revient sur les échanges avec les collectivités, notamment sur la question de l’aération. Volonté de l’AMF qu’il y ait une stabilité des protocoles sanitaires. Pas de modification du protocole sur les écoles (primaires). Sur la question de la répartition des enfants dans les classes en cas d’absence du professeur, il y aura une consigne explicite indiquant qu’il ne faut pas le faire (si le remplacement n’est pas possible, on passe à distance dans les cas où c’est déjà prévu). Sur les cantines, il y a forcément des adaptations locales car tout ne peut pas être décidé au ministère. Sur le « contact tracing », maintien de fermeture dès le premier cas confirmé. Les dispositifs d’accueil (pour les jeunes collégiens) seront réactivités et les personnels enseignants du 1er degré seront prioritaires pour faire accueillir leurs enfants.

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Syndicat enseignant