Le 11, mais…

Dans son allocution du 13 avril, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé une reprise progressive pour les crèches, écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai.

Depuis le début de la pandémie, le SNALC n’a eu à l’esprit qu’une seule et unique chose : la sécurité des élèves et des personnels. C’est pourquoi l’annonce de cette reprise, très assertive, nous surprend. Combien d’annonces tout aussi assertives avons-nous eues depuis mars, qui ont été démenties parfois dans la journée même ? Combien de certitudes ont volé en éclats face à un phénomène dont nous maîtrisons très imparfaitement le fonctionnement et l’évolution ?

Le SNALC comprend parfaitement les enjeux de cette réouverture. Ce n’est pas tant pour les élèves qui n’ont pas pu suivre la « continuité pédagogique » que pour permettre le redémarrage économique du pays. Soyons francs.

Mais pour le SNALC, en plus d’être franc, il va falloir être clair. Pourra-t-on le 11 mai rouvrir l’institution qu’on appelle École, i.e. celle où l’on enseigne à TOUS les élèves ? À 30 ou 35 par classe ? Nous ne le croyons pas, sauf formidable embellie sanitaire. C’est donc d’un succédané d’école qu’il est question ici. Il va falloir « inventer », « innover », « personnaliser » — préparez-vous à subir un torrent de bêtises pédagogiques de la part de nos plus grands « spécialistes ». Pour in fine faire quoi : des petits groupes ? Mais que fait-on des autres élèves alors ? Fera-t-on cours à certains le lundi et à d’autres le mardi, ce qui n’aidera certainement pas beaucoup le redémarrage économique ? Tant de questions sur lesquelles nous savons que les services du ministère travaillent. Le SNALC leur rappelle qu’à l’impossible nul n’est tenu. Nous avons tourné la question dans tous les sens, et nous n’avons pas trouvé de réponse, sauf à rester sur les modalités d’accueil volontaire actuelles, éventuellement élargies à d’autres enfants.

Mais pour le SNALC, bien avant cette question pédagogique, c’est une fois encore la question de la santé des agents, des élèves, et des proches de tout ce beau monde qui prime.

Je l’écris très clairement : si début mai, nous constatons que toutes les conditions sanitaires ne sont pas réunies, nous nous opposerons à la réouverture.
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Les professeurs pratiquent-ils le télétravail ?

L’expansion du virus COVID 19 a entraîné de très nombreux bouleversements dans la vie professionnelle, économique et sociale de nos contemporains. Les professeurs font désormais des cours, donnent du travail, corrigent des copies, discutent avec leurs élèves et avec leurs parents uniquement par écrans interposés ou parfois par téléphone. Dans ces circonstances, les médias disent couramment qu’ils font du télétravail. Qu’en est-il?

Le télétravail au sens règlementaire du terme a été rendu possible par la loi Sauvadet de 2012 et s’est appliqué surtout à partir du décret 2016-151 du 11 février 2016. Il est soumis à des obligations très précises:

  • Liste et la localisation des locaux professionnels éventuellement mis à disposition par l’administration pour l’exercice des fonctions en télétravail, le nombre de postes de travail qui y sont disponibles et leurs équipements ;
  • Les règles à respecter en matière de sécurité des systèmes d’information et de protection des données;
  • Les règles à respecter en matière de temps de travail, de sécurité et de protection de la santé ;
  • Les modalités d’accès des institutions compétentes sur le lieu d’exercice du télétravail afin de s’assurer de la bonne application des règles applicables en matière d’hygiène et de sécurité ;
  • Les modalités de contrôle et de comptabilisation du temps de travail ;
  • Les modalités de prise en charge, par l’employeur, des coûts découlant directement de l’exercice du télétravail, notamment ceux des matériels, logiciels, abonnements, communications et outils ainsi que de la maintenance de ceux-ci ;
  • Les modalités de formation aux équipements et outils nécessaires à l’exercice du télétravail.

Toutes ces modalités s’appliquent aux personnels administratifs de l’éducation nationale mais pas du tout aux professeurs, à l’exception et de manière très réglementée des collègues nommés au CNED.
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Syndicat enseignant