Les PAS ne sont pas la solution

Les pôles d’appui à la scolarité (PAS) ont été expérimentés dès 2024 dans quatre départements. Depuis, le Ministère n’a eu de cesse, à grands coups de communication, de pousser à la généralisation de ces pôles censés permettre une meilleure prise en compte des « besoins éducatifs particuliers de l’enfant, notamment de l’enfant en situation de handicap ». Or, ces dispositifs – déclinés différemment dans les 4 départements – sont loin d’être aussi mirobolants que ce que l’on essaie de nous faire croire…

Alors qu’un bilan officiel des 4 préfigurations PAS se fait attendre, celui des enseignants qui les ont éprouvés est plus que mitigé. Ainsi, les PE qui ont accepté un poste de coordonnateur PAS déplorent un manque de moyens (financiers, en personnel et en temps) et de formation pour mener à bien leurs missions. Leur recrutement questionne également : candidature sur entretien ou non, poste réservé aux PE spécialisés ou non, renouvellement automatique sur le poste ou non, perte du poste précédent ou non… La seule constante semble être un tâtonnement systématique !

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Le pilotage pédagogique : nouvelle peau de banane pour les directeurs

Déjà chargés de nombreuses et très diverses nouvelles tâches estampillées par la loi Rilhac, les directrices et directeurs sont considérés, semble-t-il, comme exceptionnellement doués de talents innés : les voilà désormais déclarés responsables du pilotage pédagogique de leur école et garants de bonnes pratiques pédagogiques. Le SNALC décortique les enjeux et les limites de cette nouveauté.

Le premier constat qui s’impose est que, sur le terrain, les directrices et directeurs n’ont pas attendu la publication du nouveau référentiel métier pour mettre en place ce nouveau pilotage. Voilà déjà un moment qu’ils sont à l’initiative des projets et analysent avec les équipes les résultats des évaluations nationales : la pression des résultats est déjà là.

Or, Ce néo pilotage pédagogique pose problème à plusieurs égards.

Pour commencer, il positionne d’emblée le directeur en position de « détenteur du savoir » au sein de son équipe, ce qui ne va pas de soi et portera préjudice au maintien de bonnes relations entre collègues. On imagine aisément les difficultés d’un directeur enseignant au cycle 3 depuis des années, chargé de conseiller pédagogiquement les collègues de cycle 1 sur d’éventuels nouveaux programmes… L’équilibre relationnel déjà fragile au sein des équipes risque d’être fortement mis à mal.

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Les vacances d’été, parenthèse de sérénité ?

L’année scolaire 2024-2025 s’est achevée dans une atmosphère lourde et étouffante : températures extrêmes dans les classes, remise en cause des rythmes scolaires, déploiement des PAS, fermetures de classes, pilotage « loi Rilhac », évaluations d’école stériles …

La sérénité a bel et bien disparu de nos écoles, de nos classes, de notre quotidien de professeur des écoles. Même à l’approche de la fin d’année, les sourires se sont effacés. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la fête d’école, qui marquait l’arrivée du mois de juillet, du soleil et des vacances, suscitait un réel regain d’énergie chez les professeurs des écoles. Désormais perçue le plus souvent comme une contrainte (investissement, horaires, problèmes de sécurité etc.), la fête d’école, ou la kermesse, est parfois purement et simplement abandonnée par les équipes pédagogiques. Rien d’étonnant quand on sait le temps qu’un professeur consacre à l’école, bien au-delà de ses obligations réglementaires de service.

Combien de temps avons-nous encore donné cette année à l’école sans contrepartie ? Combien de réunions, de temps passé après la classe, de sorties, de voyages, d’attentes de parents retardataires, de convocations abusives émanant de l’institution ? Tous ces moments grignotent, jour après jour, notre vie privée déjà largement altérée par un stress professionnel grandissant.

Pour le professeur des écoles, il faut désormais faire sans cesse des concessions et fournir des efforts trop souvent à sens unique. Face aux défaillances d’un système responsable de l’échec scolaire, et pour maintenir un minimum de qualité dans une école constamment confrontée aux absurdités de réformes incessantes, l’enseignant n’a d’autre choix que de prendre sur lui et de s’adapter en permanence.

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Syndicat enseignant