Concertations locales : le pire de la start-up Éducation

La démarche « faire notre école ensemble » est lancée !
Et accrochez-vous au pinceau, on va enlever l’échelle. Ça va secouer.

Le SNALC a lu, très attentivement, le guide intitulé « Notre école, faisons-la ensemble » et d’autres documents qui l’accompagnent sur la page Eduscol dédiée mais nous reviendrons sur lesdits documents un peu plus tard.

Concentrons-nous pour l’heure sur le fameux guide qui cadre les fabuleuses concertations que doivent ou peuvent – on ne sait plus très bien – mener les équipes.

En premier lieu, ce ne sont pas vraiment les équipes, stricto sensu, qui vont se concerter. Il va falloir échanger avec les familles, les élèves et les partenaires sous la houlette du directeur d’école ou du chef d’établissement qui pourra bénéficier de l’appui d’une équipe académique pour l’aider à organiser les débats.

L’objectif de tout ce barnum ?

Bâtir des projets pour avoir des financements. Oui, telle une myriade de petites start-ups, les écoles, les collèges et les lycées vont devoir vendre du projet pour lever des fonds. Avec pour finalités, la réussite de l’élève, la lutte contre les inégalités et le bien-être une nouvelle fois de l’élève.

Donc, si l’on résume à grands traits, il va falloir se concerter avec nos clients, d’éventuels investisseurs extérieurs avec nos PDG et des représentants de la maison mère pour que nos filiales obtiennent des budgets leur permettant de fonctionner et de remplir leurs missions.

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Le budget 2023 explose-t-il vraiment le score ?

Les effets d’annonce sont quotidiens en 2022. Et l’un des plus prisés est sans conteste la promesse de revalorisation salariale. La dernière en date serait de l’ordre de l’« historique », dépassant tout ce qui a été fait jusqu’alors… Réellement ?

Une hausse historique ?

Gabriel Attal, le Ministre des Comptes Publics, a précisé dans une interview accordée aux Echos le 8 août 2022 que le budget 2023 pour l’État serait de 339 milliards d’euros, ce qui occasionnerait pour les ministères de l’Éducation nationale, du Travail et des Solidarités une hausse de 12,5 milliards d’euros, soit une augmentation budgétaire qualifiée d’inédite de 11,4%. Cela se traduirait, pour la seule Éducation nationale, par une « hausse historique » et « sans précédent » des crédits de l’ordre de 3,6 milliards d’euros. Ainsi, le projet de loi de finances prévoit de faire passer le budget de 56,5 milliards d’euros de 2022 à 60,2 milliards en 2023. Et cela serait utilisé pour augmenter le salaire des enseignants…

On se calme. Rappelez-vous ce qu’il avait annoncé précédemment :« l’engagement du président de la République de la poursuite de la hausse des salaires sera tenu et aucun enseignant n’entrera dans la carrière à moins de 2 000 euros nets. » Autrement dit : les enseignants en poste n’en verront probablement pas la couleur. Mais, allez-vous me dire : le traitement d’un débutant ne peut pas dépasser celui d’un professeur des écoles en poste depuis des années ? Effectivement. Sauf que le salaire des débutants pourrait être constitué d’un traitement inférieur aux professeurs des écoles en poste, auquel s’ajouteraient des primes pour arriver aux alentours des 2000 euros. Joli tour de passe-passe pour ne pas sortir du cadre légal en ne revalorisant que les débutants à des fins d’attractivité, en ces temps de pénurie du recrutement.

Encore une fois, il s’agit donc là d’un effet d’annonce que l’on ne peut que mettre en perspective avec les difficultés de recrutement traversées par la profession.

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Projet de loi de finances : des chiffres qui se déchiffrent

Le SNALC a pris connaissance de la communication faite par le ministère de l’Éducation nationale sur le projet de loi de finances (PLF) 2023. Ce dernier propose au grand public et aux médias des chiffres faciles à retenir et qui paraissent impressionnants, mais qui demandent trop souvent à être décryptés.

Ainsi, quand on lit que la « revalorisation financière » correspondra à « 10 % d’augmentation en moyenne des rémunérations », il est à peu près certain que ce ne sera pas le cas, sauf à trafiquer la moyenne. Si la part consacrée à la hausse sans contrepartie de la rémunération est réellement plus importante que sous le ministre précédent, elle ne s’appliquera qu’à partir de septembre prochain, ce qui laisse le temps à l’inflation de continuer son travail en termes de perte de pouvoir d’achat sur les 12 prochains mois. Le SNALC attire l’attention sur le fait que les secondes parties de carrière risquent une fois encore de se retrouver du mauvais côté de la moyenne, et que les stagiaires sont explicitement exclus de la promesse des 2000€ dans le document, ce qui est choquant. Le SNALC demande un rattrapage salarial fondé sur une loi de programmation pluriannuelle.

Sur le pacte invitant à travailler plus pour gagner plus et qui ne constitue toujours pas une revalorisation, dire que l’augmentation totale « pourra atteindre 20 % en moyenne pour les enseignants volontaires » n’a aucun sens. Le SNALC continue de demander que l’enveloppe prévue pour le pacte, ainsi que celle (qui a fondu) du fonds d’innovation, soient reversées dans la part inconditionnelle. Il en va de même pour le financement du Service National Universel (SNU) : cet argent serait bien mieux employé à améliorer l’attractivité de nos métiers.

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Syndicat enseignant