Le SNALC est dans un état d’incompréhension et de colère qu’il n’a jamais atteint.
Alors qu’il a obtenu hier des propos clairs du ministère sur le fait qu’on n’obligerait pas les enseignants, AED, AESH, entre autres, à se rendre dès lundi dans leur établissement ;
Alors que le Président de la République a tenu hier un discours empreint de gravité et de responsabilité, enjoignant tous nos concitoyens à limiter les déplacements au strict nécessaire ;
Alors que le télétravail doit être la norme, et pas uniquement pour les personnels fragiles ou gardant leurs enfants à la maison ;
Le ministre Blanquer a tenu en conférence de presse un discours incompréhensible et irresponsable.
Il y a validé la tenue de réunions pédagogiques au bon vouloir des inspecteurs et des chefs d’établissement, au mépris de la sécurité des personnels.
Il y a validé les directives de la plupart des recteurs, qui imposent aux collègues des déplacements réguliers dans des écoles, collèges et lycées vides d’élèves.
Il s’est surtout défaussé de sa responsabilité sur les corps d’inspection et de direction, laissés sans directives claires en pleine période d’épidémie, provoquant ainsi des inégalités de traitement invraisemblables d’un établissement à l’autre.
Il a même osé estimer qu’environ « la moitié des personnels » serait « en permanence » dans les établissements.
En période de pandémie, de fermeture des écoles et de limitation des déplacements, le ministre appelle donc plus de 500 000 personnels à continuer de se déplacer quotidiennement, bravant ainsi les recommandations sanitaires applicables à l’ensemble des Français. C’est de la folie !
Le SNALC appelle donc l’ensemble des personnels non nécessaires pour assurer la continuité administrative et l’accueil des enfants des personnels de santé, à ne pas se rendre dans leur école, collège, lycée à partir de lundi.
Au mieux, le SNALC incite chacun à faire valoir son droit de retrait, selon le Décret n°82-453 du 28 mai 1982 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la prévention médicale dans la fonction publique.
Au pire, le préavis de grève du SNALC protège les personnels de toute sanction, et le SNALC se battra pour qu’aucun jour de salaire ne soit retiré.
Le SNALC appelle les recteurs, les DASEN, les chefs d’établissement et les inspecteurs à faire preuve de bon sens dans un contexte exceptionnel de pandémie, et à envoyer des messages écrits reprenant les directives données par le Président de la République lui-même.
Le SNALC a, pour sa part, annulé toutes ses réunions en présentiel (bureaux nationaux et académiques, réunions catégorielles, congrès, colloques…), pour une durée indéterminée
Donc, on rassemble sous la garde de professeurs des écoles les enfants des gens en contact direct avec le virus…
Quelle est la probabilité qu’un enfant l’attrape de ses parents et le transmette à tous ????
Et du coup, tous les soignants (et les profs par roulement) se retrouvent contaminés.
La France est le seul pays à y avoir pensé, félicitons-nous !!!!!
Sans oublier la double peine : les personnels en charge vont devoir faire la continuité de leur classe et gérer une classe CP-CM2…
Mais consolez-vous : le DASEN aura fait son chiffre et gagné sa prime annuelle de 51 000 € (augmentée en décembre 2019)….