Le SNALC a toujours dénoncé les intentions politiques réelles et les effets pervers inéluctables des PIAL pour les élèves et les AESH. En effet, en privilégiant l’aide mutualisée et en rationnalisant la gestion des AESH, les PIAL sont source d’économies budgétaires substantielles, aux conséquences dramatiques en termes de qualité de l’accompagnement des élèves en situation de handicap et de conditions de travail des AESH. Toutefois, certaines pratiques et remontées de terrain dépassent largement les limites et dérives anticipées par le SNALC.
Ainsi, dans l’académie de Montpellier, un AESH avec un service hebdomadaire de 36 heures, affecté en PIAL à la rentrée doit accompagner 22 élèves en situation de handicap, soit en moyenne 1 heure et 38 minutes d’accompagnement par élève. Une de ses collègues, se voit confier le suivi de 16 élèves pour un service hebdomadaire de 24 heures, soit en moyenne également 1 heure et 30 minutes. Difficile de mieux illustrer le saupoudrage de l’accompagnement des élèves en situation de handicap…
Par ailleurs, leurs emplois du temps sont totalement ubuesques, et ce n’est pas le seul endroit où les choses se passent ainsi.
L’Administration minimise ces dysfonctionnements ou aberrations en les associant aux arrêts maladie de plusieurs AESH au sein de ce PIAL. Mais qui est la poule et qui est l’œuf dans cette histoire ? Qui pourrait tenir de telles conditions de travail ? Même sans boule de cristal, il ne paraît pas fantaisiste de prédire que de nombreux autres congés maladie devraient suivre.
Au nom de l’austérité budgétaire récurrente, cette même Administration met au quotidien des coordonnateurs PIAL et référents AESH sous pression pour gérer le handicap.
Ainsi, trop de référents AESH font des heures sans les compter, au pire bénévolement ou au mieux payées au lance pierres. Le SNALC tient à les féliciter pour leur abnégation et à les remercier pour leur investissement.
Par conséquent, Monsieur le Ministre, comment pouvez-vous encore prétendre que les PIAL constituent une nouvelle forme d’organisation du travail des AESH permettant de mieux répartir et coordonner leurs interventions en fonction des besoins des élèves en situation de handicap ? Et comment pouvez-vous maintenir la généralisation des PIAL pour la rentrée 2021 ? Si au moins ils avaient permis d’augmenter les quotités, et donc les salaires de misère des collègues… mais là n’est pas la priorité de l’administration ; voyez-vous, les quotités plus élevées diminuent la flexibilité dans l’affectation des agents…