Compte rendu de réunion au ministère
Réunion multilatérale du 7 janvier 2021
En présence du directeur de cabinet et de la secrétaire générale du ministère.
Les chiffres
Point de satisfaction sur le maintien de l’ouverture des structures scolaires. Le protocole a pu être accentué par la possibilité de recourir à l’hybridation dans les lycées. 1000 cas par jour en septembre, jusqu’à 4000 cas par jours en novembre, moins de 800 cas remontés par jour depuis la rentrée de janvier.
Le taux de contamination de 0,3% communiqué par le ministre vient des tests en IDF, dans le cadre du travail avec l’ARS IDF (périmètre de 10 000 tests, résultats confirmés). Cette donnée n’est pas un chiffre fétiche : il faut passer à une maille supérieure et amplifier le dispositif. Le ministère n’a pas les chiffres confirmés sur la région ARA (dont le SNALC a pris connaissance dans la presse locale, et qui donnaient un taux de 5% dans les lycées, sur 100 000 tests).
Sur le variant britannique, il n’y a pas à ce stade (mais ça peut bien sûr évoluer) de certitude ou d’élément tangible sur le fait qu’il circulerait davantage chez les enfants ou qu’il les rendrait plus contagieux.
L’avis du SNALC
Le SNALC a rappelé sa position de maintien de l’ouverture des écoles et établissements, tant que cela ne met pas en danger le système de santé. Mais on ne peut pas pour autant dire n’importe quoi en terme de communication, par exemple lorsque le ministre répète que « le risque de contamination » des enfants est « plus fort hors du cadre scolaire ». Ce type de communication renforce la défiance des personnels, surtout quand dans le même temps le gouvernement a invité les parents à ne pas mettre leurs enfants à l’école deux jours avant les vacances de Noël. Le SNALC demande qu’on arrête avec ces formules à l’emporte pièce, et que le politique respecte le fait qu’il n’a pas forcément toutes les données en main, et qu’il ne peut pas sélectionner quelques chiffres sur le seul critère qu’ils vont dans le bon sens, en ignorant tout ce qui est susceptible de remettre en cause.
Le SNALC rappelle sa demande d’études scientifiques sur le sujet de la transmission du virus dans le cadre scolaire, et invite le ministère à la porter auprès des organismes de recherche du pays.
L’organisation de l’année 2021
Travail étroit avec l’ensemble des autorités de santé, y compris la société française de pédiatrie, qui a été rencontrée avant la rentrée.
Au niveau des lycées, l’évolution de la situation (et les variants) nous amène à être très prudents.
Sur les examens, on donnera l’information lors de la 3e semaine de janvier. On n’attendra pas 15 jours avant les examens.
Nous avons la possibilité de renforcer l’hybridation y compris au-delà des lycées. Travail aussi sur les transports, la restauration, l’EPS. Des réunions de travail sont programmées avec les associations d’élus, notamment sur le sujet des cantines.
Pas de scénario caché à l’étude sur le fait de modifier le calendrier des congés scolaires.
Une enveloppe est prévue, notamment pour les départements et les communes sur les projets visant à rénover les locaux.
L’avis du SNALC
Le SNALC demande d’anticiper une éventuelle hausse des cas (cf. la plupart des autres pays européens). On ne doit pas se retrouver dans la situation de novembre dernier où il a fallu une grève et l’utilisation des réseaux sociaux par les lycéens pour que le ministère prenne (une partie de) ses responsabilités. Il faut prévoir une possible généralisation des organisations à effectifs réduits en lycée, avertir les équipes de collège, voire d’école primaire afin qu’elles préparent de telles organisations pour pouvoir facilement les mettre en place en cas de besoin. En lycée, le problème de l’autonomie du choix de l’organisation a des conséquences notamment sur les épreuves de spécialité mi-mars. Le SNALC a rappelé que selon ses remontées, le principal critère expliquant le maintien ou non des cours à 100% dans un lycée n’est pas le critère sanitaire, mais le critère socio-économique. Le ministère devrait prendre ses responsabilités, et annoncer au plus vite que les épreuves de spécialités ne seront pas maintenues à la mi-mars.
Le SNALC fait également le constat qu’en cas de nouveau confinement total (qu’il ne souhaite pas), on ne sera pas tellement plus avancé que l’an dernier en termes d’équipement et de conditions de travail des élèves. Là aussi, le travail avec les collectivités aurait clairement dû être anticipé, et il n’est peut-être pas encore trop tard pour retravailler les questions d’équipement et d’accueil des élèves.
Enfin, sur la question des départements ayant un couvre-feu à 18h, le SNALC souhaite que l’on puisse maintenir les cours (souvent des options ou des spécialités artistiques), mais qu’on applique le couvre-feu au domaine périscolaire.
La vaccination/les personnels
Les vaccins n’ont pas été testés sur les moins de 18 ans : les campagnes ne concerneront que les + de 18 ans.
La Haute Autorité de Santé a cadré les différentes phases, en priorisant sur des critères strictement sanitaires (âge, vulnérabilité + critère subsidiaire de l’exposition des agents).
Les personnels de l’Éducation nationale seront dans les publics prioritaires de la 3e phase, programmée à compter de début avril. Il y aura une priorisation parmi les personnels Éducation nationale (sur les critères déjà cités).
L’avis du SNALC
Le SNALC ne remet pas en cause les priorités arrêtées dans la stratégie vaccinale ni le fait que le vaccin s’adresse à des personnes volontaires. Il rappelle les demandes qu’il a déjà remontées au cabinet :
- commencer dès à présent la phase de demande de consentement → de ce point de vue, les annonces faites par le ministre de la santé répondent à notre demande.
- Prioriser les personnels de l’Éducation nationale lors de la phase 3, car ils sont en contact avec un public nombreux, et qui ne sera pas vacciné lui-même avant longtemps.
- Tenir un délai raisonnable pour les personnels volontaires. Le mois de mars, comme souhaité par le ministre, nous paraît convenir. Il prend acte du fait qu’on est passé de mars à avril en deux jours, ce qui montre bien qu’il faut travailler sur le calendrier pratique avant de communiquer. En revanche, s’il fallait attendre juin ou début juillet, cela ne serait clairement pas compris.
En cas de reprise de l’épidémie, le SNALC demande que la situation des personnels au contact (notamment AED et AESH) et des personnels vivant avec une personne à risque soit réexaminée.
La politique des tests
Stratégie de tests construite en décembre (tests antigéniques proposés aux personnels). On dispose de 2 millions de ces tests. Ce n’est pas encore complètement finalisé. Cela vient en renforcement du traçage.
C’est hétérogène d’une région à l’autre. Cela doit répondre à des conditions sanitaires strictes et cela doit avoir été vu avec l’ARS, et respecter les consignes Vigipirate.
Les campagnes de tests vont être très vite déployées et systématisées, notamment partout où apparaissent des clusters.
L’avis du SNALC
Il faut clairement accélérer et amplifier la politique de tests : on a déjà perdu beaucoup de temps. Les objectifs et mesures annoncés par le ministère correspondent à nos demandes, notamment quant au déploiement réel de campagnes à l’échelle école/établissement, et à la garantie que ce sera fait de façon systématique en cas de cluster. Reste à vérifier que les intentions seront bien suivies d’effets.