Réunion du 6 janvier 2022 en visioconférence
Compte rendu du SNALC publié le 6 janvier 2022
En présence du ministre, du directeur de cabinet, de la directrice adjointe et de la conseillère sociale.
Lire la déclaration intersyndicale SNALC, FSU, CGT, CFDT, UNSA, FO, Sud
Comme prévu, la rentrée de janvier s’est effectuée dans une désorganisation rare : nombreux personnels malades (et non « absentéistes »), absences d’élèves élevées, protocole sur le traçage annoncé au dernier moment (voir déclaration intersyndicale) et délirant en termes d’organisation dans et hors de l’École.
Le SNALC s’interroge aujourd’hui sur l’objectif poursuivi, alors que le travail d’investissement de fond n’a pas été fait depuis un an et demi : cherche-t-on réellement à limiter la circulation du virus dans le système scolaire ? Si c’est le cas, alors le protocole actuel, qui connaît des allègements objectifs réguliers, ne convient pas. Si ce n’est pas le cas, alors le gouvernement doit le dire publiquement, et les personnels en tireront toutes les conséquences.
Le SNALC fait le retour d’un très fort état d’épuisement des personnels à peine quelques jours après la rentrée, avec des alertes spécifiques (mais non exhaustives) sur le primaire, les directrices et directeurs, les vies scolaires, les personnels de santé. La question du baccalauréat nous remonte aussi beaucoup.
Le protocole
Rappel des éléments du protocole (autotests, notamment).
Derniers chiffres du jour, depuis le début de la semaine : 47000 cas chez les élèves et 5600 cas chez les personnels relevés. 9202 classes fermées.
Ce que l’on va se dire aura un impact sur la Foire aux Questions : qui pourra être précisée.
Le ministre continue d’affirmer que l’école n’est pas un lieu « particulièrement de contamination », même si c’est un lieu de contamination comme d’autres.
Rappel du fonds qui a été créé pour les collectivités au niveau des capteurs de CO2.
À l’interpellation du SNALC, le ministre affirme que la volonté est bien de limiter la circulation du virus.
Le ministre indique que la différence de niveau de protocole s’explique par la vaccination dans le second degré.
Mises à jour parvenues juste après la réunion :
- les cas intrafamiliaux ne font plus l’objet de consignes particulières ;
- le fait qu’un élève réalise à J2 ou J4 un autotest positif n’implique pas de dépister à nouveau toute la classe ;
- possibilité de recourir à des tests antigéniques en cas d’indisponibilité temporaire des autotests en pharmacie ;
- allègement des tâches des directeurs et chefs d’établissement avec la suspension de la transmission des listes de cas contact aux caisses primaires d’assurance maladie et la fin des objectifs quantitatifs pour les campagnes salivaires, celles-ci pouvant toutefois être poursuivies en accord avec les ARS et en fonction de la disponibilité des laboratoires ;
- recrutement d’un emploi de contractuel ou de vacataire par circonscription pour renforcer l’accompagnement des directeurs d’école (appui à la relation aux familles et à la gestion du dépistage dans le cadre du nouveau protocole…). Les médiateurs LAC dédiés aux campagnes de dépistage par tests salivaires pouvant également être mobilisés pour cet accompagnement.
L’avis du SNALC
Le SNALC rappelle l’insuffisance générale des mesures prises à l’École, en termes de personnels et de moyens matériels (équipement, aération, remplacements, etc.). Il rappelle aussi qu’il exige que le passage d’un niveau de protocole à un autre soit appuyé sur des indicateurs scientifiques transparents et rendus publics. Pour le SNALC, il faut sortir du ping-pong État/collectivités sur le matériel nécessaire (capteurs, purificateurs…), avec des consignes claires et un budget en conséquence.
Le SNALC affirme clairement que l’information sur les nouvelles règles est arrivée dans les messageries professionnelles le plus souvent après la rentrée, quand elle est arrivée. Mettre à jour un site n’équivaut pas à avoir informé les personnels. De même, mettre à jour le dimanche pour le lundi n’est pas un délai d’information valable : le gouvernement dans son ensemble doit tenir compte des agents publics quand il prend ses décisions, car c’est nous qui avons in fine à les appliquer et à les expliquer.
Le SNALC s’interroge sur l’organisation de l’accueil des enfants de soignants, notamment en conjonction avec le fait qu’il ne doit pas y avoir de brassage entre les classes au primaire.
Les personnels
Rappel de l’annonce de la fourniture de masques chirurgicaux faite par le premier ministre. Le ministère s’adaptera à ce que dit le HCSP sur les masques FFP2.
Le ministre promet de ne plus employer le mot « absentéiste ». Indication que des recrutements sont mis en œuvre : le vivier de remplacements permet d’assurer une bonne partie des remplacements, même si c’est parfois avec un temps de retard.
L’avis du SNALC
Le SNALC constate un état d’épuisement et d’énervement inquiétant de la part de nombreux personnels quelques jours seulement après la reprise. Il en tient le gouvernement pour seul responsable avec le virus, puisqu’il n’a ni fait les investissements à long terme, ni informé suffisamment en amont, ce qui nous a empêché de faire des retours anticipés sur les conséquences probables du protocole actuel.
Le SNALC rappelle qu’il exige depuis près d’un an des masques chirurgicaux pour l’ensemble des personnels. Il a pris note de l’annonce en ce sens du Premier ministre, et demande à ce que tous les personnels exerçant face à des élèves non masqués se voient proposer des FFP2, voire au-delà au vu de la contagiosité du variant omicron. Les personnels infirmiers et les AESH, notamment, devraient aussi s’en voir proposer.
Le SNALC constate que des autotests ont pu être mis dans certains endroits à disposition des personnels, mais cela est loin d’être coordonné. Il demande la mise à disposition gratuite et immédiate d’auto-tests pour tous les personnels, dans des proportions permettant à chacun d’en réaliser 2 par semaine. Il demande qu’on étudie les éléments scientifiques sur la proportion de « faux-négatifs » pour les tests antigéniques avec le variant omicron, alors même qu’une grande partie de la stratégie repose sur des autotests (antigéniques, donc).
Le SNALC demande un rappel écrit clair et public sur le fait qu’un enseignant ne peut cumuler distanciel et présentiel, et que les missions des différents personnels soient bien respectées (AED, AESH, CPE…).
Le ministre ayant salué l’engagement exemplaire des personnels de l’Éducation nationale, le SNALC demande de le reconnaître de façon concrète par une prime COVID.
L’organisation de l’année
Toutes ou presque toutes les sorties scolaires doivent être annulées/reportées.
Si l’hypothèse la plus optimiste se réalise, on pourrait retourner à une situation normalisée assez vite : c’est le mois de janvier qui est difficile à traverser.
L’avis du SNALC
Le SNALC alerte sur la capacité à tenir les épreuves de spécialité du baccalauréat G/T dans le format et le calendrier prévus. Il faut prendre des décisions rapidement : le report en juin permettrait déjà de se donner du temps. De nombreuses remontées nous indiquent que beaucoup d’élèves ne sont pas prêts, et que la tenue de bacs blancs en janvier dans de nombreux établissements va être compliquée (notamment car de nombreux élèves seront absents). De manière générale, on a dans de nombreux endroits un enseignement « en pointillés », puisque l’on peut avoir des classes avec + de 50% d’absents.
Le SNALC pense également qu’il faut surseoir aux évaluations d’écoles et d’établissements cette année.
La politique de tests – le dépistage
Rappel du nouveau fonctionnement du dépistage.
Les laboratoires sont aujourd’hui concentrés sur les tests réactifs. 10 millions d’autotests sont distribués en cette fin de semaine, notamment au travers du réseau des pharmacies.
L’avis du SNALC
Le SNALC indique que le fonctionnement du dépistage qui vient d’être adopté pose de très sérieux problèmes dans et hors de l’École : vérification kafkaïenne de documents en continu, difficultés pour les familles de se procurer les tests nécessaires, temps d’attente pour passer les tests, etc. On risque de nombreux cas de chaînes continues de tests (un test positif à J+2 ou J+4 entraînant un nouveau tour de tests).
De manière générale, alors que le dialogue et l’écoute ont pu être de meilleurs à partir de l’hiver dernier, le SNALC retrouve ici la gestion de la crise des débuts : chaotique, court-termiste, posant un faux débat entre les « ouvristes » et les « fermistes ». Alors qu’on présente publiquement la situation comme grave et qu’on prend des mesures en conséquence (télétravail obligatoire, par exemple), l’École est à contre-courant de la gestion globale. Cela donne + que jamais le sentiment que l’École est une variable d’ajustement. Pour toutes ces raisons, le SNALC soutient le travail intersyndical visant à permettre à chaque personnel de pouvoir déjà se protéger lui-même et protéger ses proches, y compris par le dépôt de préavis de grève.