Étouffés par les plans de formation français-maths obligatoires, formateurs (IEN et CPC) et formés (PE) se retrouvent avec très peu, voire pas du tout, de possibilités de choix dans leurs heures de formation continue.
Comme si cette contrainte ne suffisait pas, le rapport de l’IGÉSR sur l’« Appropriation des évaluations nationales CP, CE1 et sixième dans le pilotage des circonscriptions du premier degré »(1) enfonce le clou : il faut utiliser les résultats des évaluations nationales pour améliorer le pilotage pédagogique et par voie de conséquence la formation continue des PE.
Parmi les propositions des inspecteurs généraux, la multiplication de visites en classe pour analyser les gestes professionnels serait la clé, car « les résultats des élèves de l’école aux évaluations nationales (…) ne conduisent que rarement à interroger la pédagogie déployée dans la classe » et « des principes majeurs de pédagogie générale (explicitation des objectifs d’apprentissage, cadence des apprentissages, temps consacré à l’automatisation, etc.) doivent être l’objet d’une vigilance constante des inspecteurs et de leur équipe ».
En outre, l’IEN étant « peu présent dans les écoles, (comme lors des temps de formation continue), situation qu’il regrette le plus souvent », il serait bon de recentrer ses missions et d’en déléguer certaines aux directeurs d’école…
Si l’IGÉSR admet que les plans françaismaths sont devenus l’essentiel de la formation, au détriment des apports dans d’autres disciplines, elle ose écrire que ces plans « ont suscité beaucoup de satisfaction auprès des professeurs ». Le SNALC n’a pas eu les mêmes retours de la part de PE.
Même si l’enseignement des fondamentaux est primordial, le SNALC ne tolèrera jamais que cela se fasse de manière dogmatique, au détriment de la liberté pédagogique des PE, seuls experts les plus à même de déterminer quels sont leurs besoins en pédagogie, au regard de leurs missions et des besoins de leurs élèves.
Le SNALC s’oppose à un pilotage pédagogique basé sur les évaluations nationales, ainsi qu’à une intrusion grandissante dans les classes, ressentie légitimement comme une suspicion d’incompétence.