La profession fait face à une crise des vocations sans précédent, qu’il faudra pourtant endiguer si l’on veut procéder au fameux « choc des savoirs ».
L’une des causes majeures de cette désaffection est le manque d’attractivité, exacerbé par la promesse non tenue d’une augmentation de 10 %, qui a suscité un sentiment de trahison ou d’écœurement. Ces dernières années ont été marquées par une inflation galopante, qui a sévèrement affecté le pouvoir d’achat, tandis que le salaire des enseignants n’a pas suivi.
Le constat est encore plus frappant lorsqu’on compare la situation française avec celle d’autres pays.
En Allemagne, par exemple, les fonctionnaires et salariés du public, y compris les enseignants, ont obtenu une augmentation générale de 5,5 % ou d’au moins 340 € par mois à partir de mars 2024. De plus, une compensation de 3 000 € a été versée en plusieurs tranches à partir de juin 2023 pour contrer la flambée des prix post pandémie de Covid.
Au Canada, une hausse significative vient également de se négocier pour les enseignants. Pour les professeurs arrivés au sommet de leur échelle, le traitement est passé de 92 027 $ en avril 2022 à 100 280 $ dès avril 2023, et s’élèvera à 109 151 $ à partir d’avril 2027. Cette augmentation représente une hausse de 17,4 % sur cinq ans, qui pourrait être supérieure en cas d’aggravation de l’inflation. Précisons que 100 000 $ canadiens représentent la bagatelle de 68 000 €, soit 5 666 €/mois…
Ces avancées contrastent avec la stagnation que la majorité des enseignants subit. La stratégie ministérielle a négligé une grande partie des collègues, en se concentrant principalement sur les débuts de carrière, oubliant environ 67 % des enseignants en milieu et fin de carrière.
Face à cette situation critique, le SNALC continue de réclamer un plan pluriannuel de revalorisation des salaires sans contrepartie, significative et équitable pour tous les enseignants, sans distinction d’ancienneté. Un rattrapage est nécessaire pour compenser l’inflation et atténuer la perte de pouvoir d’achat. Il est d’autant plus urgent que la crise des vocations met en péril l’avenir de l’éducation en France.