Stop à la maltraitance !

Jean-Rémi GIRARD
Président national

Les enseignants fonctionnaires ont une part de primes deux fois inférieure à celle des autres fonctionnaires de catégorie A. Il faut qu’un professeur des écoles attende 22 ans pour sortir du premier quartile (le plus bas, donc) en termes de rémunération pour un catégorie A, alors même que le métier est à niveau bac +5, soit plus élevé que la norme.

En catégorie A, la sélectivité oscille autour de 2,7 candidats présents pour un admis aux concours de professeur des écoles, de professeur certifié et de professeur de lycée professionnel, mais elle approche 20 présents pour un admis dans le corps des ingénieurs d’études du ministère chargé de l’enseignement supérieur. Dit autrement : les concours enseignants sont aujourd’hui les moins sélectifs, car les moins attractifs.

Le ministère de l’Éducation nationale présente le plus faible nombre de jours de formation par agent de tous les ministères, et il faut voir ce qu’on ose appeler « formation » à l’Éducation nationale. Huit ruptures conventionnelles sur dix concernent des agents au sein des ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, alors que ces ministères ne représentent que les deux tiers des agents.

Toutes ces affirmations sont vraies. Elles ne figurent pas uniquement dans cet éditorial, mais aussi dans le dernier rapport annuel sur l’État de la fonction publique.

Face à ce constat que nul ne conteste, aucun élément d’attractivité n’est prévu dans le projet de budget 2026. L’État a laissé se dégrader et pourrir les choses. Le plus beau métier du monde est aujourd’hui, dans la fonction publique, le métier le plus maltraité du monde. Jusqu’où va-t-on aller ? Jusqu’à quel pourcentage de contractuels pour boucher les trous laissés par un concours de moins en moins attractif ? Jusqu’à quel degré de cynisme ? Jusqu’à quel niveau de souffrance au travail ? Jusqu’à quelle dilution des moyens de l’école inclusive ?

Le SNALC a toujours mis au premier plan la question de la rémunération et des conditions de travail. Car on ne peut parler pédagogie ou « rythmes de l’enfant » sans avoir d’abord veillé à ce que l’École soit un lieu où les personnels sont bien traités, où l’inclusion n’est pas une source de souffrance et de culpabilisation. Relancer le débat sur la semaine de 4,5 jours ou même de 5 jours dans le contexte actuel, c’est aussi de la maltraitance envers les professeurs des écoles. C’est pour ça qu’inlassablement, auprès de la représentation nationale comme des médias, le SNALC n’a qu’une boussole : un meilleur traitement.

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