L’enquête conduite par le SNALC révèle l’ampleur du sentiment d’insécurité ressenti par une grande partie des professeurs dans le premier degré. Près de 50 % d’entre eux ne se sentent pas en sécurité au sein même de leur école. En cause, des équipements défaillants malgré de multiples alertes infructueuses adressées aux municipalités : des systèmes d’alertes défectueux ou inexistants, des portes ou des fenêtres inadaptées ou qui ne ferment plus, des murs trop bas ou des clôtures endommagées ou inappropriées … Seulement 10 % des PE affirment se sentir vraiment en sécurité dans leur classe. À noter que 18 % mentionnent n’avoir qu’une seule issue pour évacuer leur classe et 14 % n’ont qu’une seule issue pour sortir de leur l’école.
La grille ou le portail séparant l’école de la rue cristallise les peurs d’une majorité d’enseignants du premier degré, surtout durant les moments d’entrée et de sortie des élèves. Ce point de passage amplifie le sentiment d’insécurité chez 65 % des PE, exacerbé par la crainte de confrontations avec des personnes extérieures, notamment des parents d’élèves qui attendent ce moment pour régler leurs comptes avec l’enseignant, l’école, l’institution.
Les professeurs des écoles interrogés plébiscitent en grande majorité l’idée d’un renfort en personnel (non-enseignant) affecté à l’école pour gérer entre autres l’accès à l’établissement pendant les heures de classe et pour renforcer la surveillance à la grille de l’école lors des entrées et sorties.
Pour le SNALC, cette forte appréhension ressentie est intimement liée à la détérioration progressive des relations entre parents et enseignants. Il y a quelques dizaines d’années, l’école était ouverte, sans grillages réhaussés ni portails verrouillés. Le lieu « École » était sanctuarisé et l’enseignant, symbole d’autorité, était respecté. Or, en quelques générations, les politiques de dévalorisation et de mépris envers la profession ont totalement détruit l’image autrefois prestigieuse et respectée de l’École. Certes cette dernière doit s’adapter aux évolutions sociétales, mais les changements dans les comportements et les mentalités appellent à une réévaluation des nouveaux risques liés la profession.