Rémunération : les enseignants, parents pauvres de la fonction publique

En 2012, Vincent PEILLON, alors ministre de l’Éducation nationale, déclarait à l’antenne de RTL : «Nous savons tous que les enseignants ne sont pas assez rémunérés », ajoutant qu’«il serait digne de les payer mieux si nous en avions les moyens». Bien entendu, ces moyens n’ont jamais été trouvés. Le point d’indice a certes été brièvement revalorisé juste avant les dernières élections présidentielles, qui auront au moins eu cette utilité, mais son gel depuis 2010 a continué à dévaloriser une rémunération déjà peu attractive. De toute façon, selon Vincent PEILLON, «les priorités des enseignants aujourd’hui ne sont pas celles-là», car « les gens qui choisissent ce métier ne le choisissent pas d’abord pour l’argent». Ces mêmes propos ont ensuite été tenus par son successeur, Najat VALLAUD-BELKACEM, achevant de peindre l’enseignant en prêtre laïque désintéressé, exerçant une mission plus proche du sacerdoce que de l’emploi rémunéré.

D’ailleurs, le rapport POCHARD, en 2008, l’avait décrété : le traitement des enseignants constitue un salaire d’appoint qu’il est inutile d’augmenter, car la profession est exercée majoritairement, telle une occupation réservée à des dames patronnesses désœuvrées, par des femmes au conjoint bien mieux rémunéré qu’elles.

Il est vrai que les salaires n’ont jamais fait partie des revendications prioritaires des enseignants. Vincent PEILLON et François HOLLANDE s’en étonnaient d’ailleurs eux-mêmes. Mais les temps changent. Aujourd’hui, dix ans après la «masterisation» des concours, le métier n’attire plus. Même les étudiants intéressés par la transmission souhaitent que leurs cinq années d’études après le bac leur octroient un salaire décent et adapté à leur niveau de qualification.

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