COVID : on attend quoi ?

Le SNALC alerte solennellement le Gouvernement, et espère qu’il n’est pas trop tard pour agir dans nos écoles, collèges et lycées.

L’envolée des chiffres de contamination des élèves comme des personnels, des taux d’incidence, des occupations en réanimation devrait susciter une autre réaction que de repousser une nouvelle fois la prise de mesures d’ampleur pour le système scolaire. Le « dernier recours », c’est aujourd’hui, et c’était peut-être même hier.

Le SNALC a alerté le ministère de façon répétée depuis octobre 2020 sur la nécessité d’anticiper les passages en demi-jauge de manière large et pas uniquement dans les lycées. Le SNALC a dénoncé de manière répétée la communication ministérielle hors-sol, politicienne, et qui s’est égarée dernièrement dans l’attaque envers les scientifiques, dans l’absence complète d’humanité envers les familles de nos élèves et même dans une adaptation hallucinante d’Orwell (« Aller à l’école, c’est rester en bonne santé »).

Le SNALC, syndicat représentatif, rappelle qu’il a posé un préavis de grève qui couvre l’ensemble des personnels et qu’il est en mesure d’étudier, localement et au cas par cas, la validité d’un droit de retrait.

Alors que nous avons toujours cherché à tenir l’équilibre entre le sanitaire et le pédagogique et à proposer des mesures visant à maintenir les structures scolaires ouvertes quitte à adapter leurs conditions d’ouverture, aujourd’hui, nous tirons la sonnette d’alarme. Le Gouvernement doit consulter en urgence les autorités sanitaires (les vraies) et mettre sur la table des mesures fortes et rapides notamment en termes d’effectifs, de jauge dans les cantines scolaires, voire de modification du calendrier scolaire. Il doit également protéger les catégories d’agents les plus exposées, et celles et ceux qui vivent avec des personnes vulnérables.

Point sur la situation sanitaire : réunion exceptionnelle

Compte rendu de réunion au ministère
Réunion multilatérale du 26 mars 2021
En présence du ministre.

Le ministre explique qu’il faut donner le sentiment d’une unité aussi forte que possible, et étudier le rapport avantages/inconvénients. Il revient sur le fait que nous sommes le pays qui est parvenu à garder le plus les écoles ouvertes. Il regrette de voir ses propos caricaturés : il est conscient que l’école est sous tension actuellement.

En conclusion, le ministre note les convergences sur les décisions à prendre dans les jours qui viennent, notamment sur la question des demi-jauges.

Les chiffres, le protocole

Pour le ministre, « le taux de positivité à l’école est inférieure à ce qu’il est en population générale » (entre 0,3 et 0,6%).

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Management : évolution du métier de directeur d’école

«Management », ce fut l’un des premiers mots prononcés par Madame la députée RILHAC lors de notre première rencontre en 2019 dans le cadre d’une mission flash qui lui avait été confiée sur l’évolution du métier de directeur d’école. Le SNALC avait alors immédiatement et clairement affiché son opposition à la notion de management pour l’école.

Les fervents défenseurs du statut du directeur aiment à rappeler que par définition le directeur dirige et que les missions qu’il exerce s’inscrivent pleinement dans un emploi qui nécessiterait un cadre bien défini, ce que le SNALC ne peut réfuter. Mais pour beaucoup d’entre nous, les mots tels que « directeur », « chef d’établissement », « supérieur hiérarchique », ou encore « statut », « missions », « fonctions », « emploi » ou « management », ne sont que des mots relevant des mêmes champs lexicaux. Et si on s’arrête au sens premier de ces mots, utiliser l’un ou l’autre ne changera rien aux missions, aux difficultés et aux problématiques quotidiennes rencontrées par les directeurs et directrices d’école.

Mais derrière chaque mot se trouvent des réalités idéologiques, politiques et juridiques. Voilà où réside tout l’intérêt de discuter en haut lieu de la pertinence de mots qui, employés dans un article de texte de loi, pourraient imposer à court ou moyen terme des changements considérables dans le fonctionnement de l’École. La loi RILHAC, proposée en juin 2019 dans sa première mouture, avait suscité bon nombre d’amendements par les syndicats dont le SNALC qui avait malgré tout accueilli avec soulagement l’absence du mot statut. Cependant, dans la toute dernière version de mars 2021, le SNALC déplore le maintien, l’ajout ou la disparition de certains mots laissant la porte ouverte à de possibles répercussions négatives. Rien n’est encore fait mais ces modifications n’augurent rien de bon pour l’avenir de l’École.

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