Le mot du président : menteurs !

La communication politique est souvent une chose sale. La communication institutionnelle aussi.

Prenons la fausse revalorisation des professeurs, par exemple. Cela fait bientôt 10 mois que l’on nous vend le chiffre de 10 %, ou de 10 % « en moyenne ». Depuis le président candidat jusqu’au ministre, en passant par le porte-parole du gouvernement, tous nous ont asséné que, cette fois-ci, on allait voir ce que l’on allait voir. Après les mesures « historiques » (par leur faiblesse, probablement) de Jean-Michel Blanquer, là, ce serait un « choc d’attractivité » sans pareil. Finie la crise des recrutements !

Et voici qu’arrivent le réel et les vrais chiffres. Le ministre a clairement indiqué au SNALC le mode de calcul, confirmé dans des documents écrits. Un mode de calcul totalement fallacieux. En effet, pour arriver à cette moyenne de 10 %, il faut additionner :

➢ la fameuse prime qui commence en septembre 2023 (et non en janvier, comme pourtant garanti par Emmanuel Macron),

➢ le dégel (nettement inférieur à l’inflation) du point d’indice de l’été dernier, qui concerne tous les fonctionnaires,

➢ les deux anciennes tranches de « prime d’attractivité » Blanquer,

➢ la … prime informatique (mais si, souvenez-vous, les 150€ par an d’il y a 3 ans !).

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Professeurs, vous êtes aussi grillés !

Bien sûr, ni le référentiel (2013) ni le PPCR (2016) ne datent de cette année. Mais nous avons désormais assez de recul pour affirmer que la gestion de la carrière des professeurs à l’aune des compétences montre combien ces dernières peuvent être nuisibles et totalement injustes.

Les moins de vingt ans ne connaissent ni la note pédagogique, obtenue par une inspection, ni la note administrative reflétant notre implication ou notre rayonnement au sein de l’établissement. Ils ignorent aussi le grand choix ou l’ancienneté.

Certes, le système était imparfait. Mais la tentative d’objectiver le mérite d’un professeur par une grille de compétences relève de la gageure.

Le plus gros souci, en réalité, est que le référentiel mis en place par le ministère noie la maîtrise disciplinaire dans des compétences oscillant entre évidences lénifiantes et aberrations dogmatiques. Malheureusement, ce référentiel a des conséquences plus que fâcheuses.

Il a présidé à la refonte des concours d’enseignement où la rectitude du petit doigt sur la couture du pantalon est une compétence tout aussi importante que la connaissance des contenus de la discipline.

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