Budget 2024 : « historique », mon œil !

Le SNALC demande que l’on cesse d’utiliser le mot « historique » dans la communication politique.

Le projet de loi de finances n’a en effet rien d’historique, contrairement à ce qu’affirme le ministère. L’essentiel de la hausse budgétaire est complètement mécanique, puisque cette dernière a lieu pour financer la mesure socle et le pacte enseignant sur une année complète. On constate une fois de plus que la tradition de nous vendre plusieurs fois la même mesure a la vie dure. Par ailleurs, le SNALC ne va certainement pas se réjouir qu’un milliard d’euros soit consacré au pacte, et continue de demander le reversement de l’enveloppe pacte dans un rattrapage salarial inconditionnel pour tous.

Le SNALC rappelle que la préoccupation des personnels est le pouvoir d’achat, et que présenter comme positives des mesures sur le point d’indice nettement inférieures à l’inflation est insultant envers notre intelligence.

Le SNALC dénonce la suppression de 2500 postes d’enseignants à la rentrée prochaine. La démographie a bon dos. Le SNALC rappelle que lors du précédent quinquennat, on avait supprimé près de 8000 postes de professeurs dans nos collèges et lycées alors que le nombre d’élèves avait augmenté sur la période. Ces suppressions vont maintenir des conditions de travail dégradées. Elles vont également aggraver les problèmes de mobilité. On voit que les intentions affichées par le ministère sur l’amélioration du système de mutations ne résistent pas à l’épreuve des faits.

Pour le SNALC, le ministère acte que la revalorisation socle 2023 — qui pour les deux tiers des collègues a été inférieure à 100€ par mois — n’aura pas de continuation en 2024. La construction du fameux « escalier » est abandonnée alors même qu’il n’atteint pas le premier étage. Que le ministère arrête donc de faire croire qu’il cherche à travailler à améliorer l’attractivité de nos métiers : il a clairement choisi de privilégier la com’ à destination du grand public plutôt que de s’intéresser à la dimension humaine, comme le fait et le fera toujours le SNALC.

Attractivité du métier d’enseignant : Audience bilatérale sur l’attractivité du métier d’enseignant

Thème

Échange entre le SNALC et le ministère (avec présence du ministre) suite à la réunion du 13 septembre.

L’essentiel

Le SNALC a présenté ses priorités et ses propositions sur la question de l’attractivité, et donné ses positions sur certains sujets complémentaires proposés par le ministère.

Les grands points abordés ont été la rémunération, la carrière, les mutations, le recrutement, la formation, les conditions de travail.

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Enquête SNALC premier degré : Direction d’école

Presque 10 000 collègues sondés estiment que des relations saines entre adjoints et directeurs sont primordiales. Or, alors que la direction d’école se voit sans cesse attribuer de nouvelles missions, les tensions entre eux risquent fort de se multiplier, le directeur étant avant tout chargé de faire respecter les exigences de l’institution. Si ce dernier devait en outre se transformer en évaluateur, comme certains signaux peuvent le laisser présager, les relations pourraient encore s’envenimer. Dans ce cas de figure, 77% des PE craignent la détérioration des relations internes dans les écoles.

Les résultats de notre sondage et l’évolution des missions confortent le SNALC dans ses positions. Ainsi, la situation actuelle des directeurs, notamment dans des structures scolaires parfois équivalentes à certains collèges, n’est pas viable à moyen voire à court terme. L’accumulation de missions n’est plus tenable.

Le décret d’août 2023 qui donne « autorité » au directeur (terme encore une fois vaste qui laisse la porte ouverte à tout et à rien, et qui risque d’être laissé à la libre interprétation de chaque IEN) n’a rien de rassurant. Si le SNALC n’est pas favorable à la présence, dans les écoles, d’un supérieur hiérarchique que des textes rendraient légitime, il pourra encore moins cautionner l’attribution au directeur des responsabilités et missions d’un supérieur hiérarchique alors qu’il n’en est pas un.

Le SNALC s’est toujours clairement opposé au statut du directeur pour des raisons évidentes de cohésion au sein des équipes, préoccupation partagée par les collègues interrogés. Mais aujourd’hui, les choses s’installent malgré l’absence de statut. Le directeur d’école, de par le transfert de compétences évoqué dans la loi Rilhac, va se voir attribuer de nouveaux rôles et missions, des plus basiques et tolérables aux plus complexes et problématiques. Afin d’éviter des conflits et complications au sein de bon nombre d’écoles, il convient de se poser la question des limites acceptables des rôles, missions et responsabilités du directeur dans l’intérêt de tous. Il faut aussi réfléchir aux contreparties qui devront accompagner ces nouvelles injonctions.