La liberté pédagogique : un pilier en péril

La liberté pédagogique est un concept aussi enseignant que le métier d’enseignant lui-même. Schématiquement, elle consiste en la liberté de choisir ses méthodes d’apprentissage, la pratique pédagogique et les médiations à mettre en œuvre pour faire travailler et progresser une classe et ses élèves. Mais bien qu’elle soit inscrite dans la loi, elle est en permanence contestée par la hiérarchie et de plus en plus remise en cause, sapant ainsi un des fondements de l’enseignement et de l’intérêt du métier.

La seule trace juridique précise de la notion de liberté pédagogique se trouve dans la loi d’orientation numéro 2005-380 du 23 avril 2005, article 48 : « La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre chargé de l’éducation nationale et dans le cadre du projet d’école ou d’établissement avec le conseil et sous le contrôle des corps d’inspection. Le conseil pédagogique prévu à l’article L. 421-5 ne peut porter atteinte à cette liberté. » Ce paragraphe est maintenant codifié dans le Code de l’éducation à l’article L. 912-1-1.

Cependant, il est crucial de comprendre que cette liberté est très encadrée. Les seuls enseignants bénéficiant d’une liberté absolue en ce domaine sont les professeurs d’université qui se sont même vus reconnaître un principe d’indépendance par le Conseil constitutionnel en 1984 (Conseil constitutionnel 20 janvier 1984, Libertés universitaires, req. N° 83-165 DC : Rec. Cons. Const. 30).

Pour les premier et second degrés, cette liberté s’exerce donc dans le respect des programmes mais aussi des instructions du ministre et sous le contrôle des corps d’inspection. Elle est donc en réalité très contrôlée puisque le ministre – qui a le pouvoir réglementaire – peut édicter un certain nombre de consignes ou d’instructions, en plus des programmes, et que les inspecteurs en vérifient leur application.

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Le mot du président : défendre notre école

Pour le SNALC, le système scolaire vit actuellement sa plus grande crise. La particularité de cette crise, c’est qu’elle n’est pas causée par des facteurs extérieurs, mais bien par une destruction qui vient de l’intérieur. Et ce phénomène a un impact considérable sur l’école primaire.

Il n’y a pas si longtemps encore, le concours de professeurs des écoles semblait, vu de loin, l’exemple même de quelque chose qui fonctionne bien dans notre pays. Certes, les collègues en postes connaissaient déjà l’alourdissement de leur charge de travail, la mise en charpie des RASED ou l’apparition de formes de consumérisme parental, toutes choses dénoncées à l’époque par le SNALC. Mais les chiffres étaient au beau fixe et les candidatures nombreuses. Et voici que depuis quelques années, c’est la catastrophe. Les inscriptions sont en chute libre ; plusieurs académies ne parviennent plus à recruter ; on en est à organiser trois concours différents à Créteil pour essayer de sauver les meubles. L’École ne tient aujourd’hui plus que grâce à la bonne volonté des collègues, qui empilent les missions et prennent sur eux pour tenter de faire tourner la boutique. À quel prix ? Au prix de votre santé et de vos conditions de travail.

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