Évaluations d’école : courrier intersyndical au ministre

Objet : demande d’audience intersyndicale

Monsieur le ministre,

Depuis la mise en œuvre des évaluations d’école, nos organisations syndicales FSU-SNUipp, SNUDI-FO, CGT Educ’action, SNALC et SUD éducation rejettent ce dispositif, qui peut parfois s’apparenter trop souvent à un véritable audit mené par des groupes d’évaluateurs constitués par les DSDEN.

Dans un courrier à votre prédécesseur, en juin 2022, nous indiquions : « Nos organisations syndicales vous demandent d’abandonner ces évaluations d’école, qui ne correspondent ni aux attentes des personnels, des familles ou des partenaires, ni aux besoins pour améliorer la réussite des élèves. » Cette exigence reste plus que jamais d’actualité.

Depuis le début, les évaluations d’école sont ainsi perçues par les personnels ayant été contraints de les mettre en œuvre au mieux comme inutiles et chronophages, au pire comme maltraitantes.

Confrontés à une dégradation constante de leurs conditions de travail et à une pression hiérarchique récurrente, les personnels aspirent à exercer leurs missions dans les meilleures conditions, et dans un cadre serein.

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Reconversion : rêve impossible ou sauve-qui-peut désabusé ?

La rentrée 2023 a eu une saveur amère pour beaucoup d’enseignants. La réforme des retraites et le pacte dénoncés par le SNALC viennent dégrader les conditions de travail et ont entamé le moral des équipes. Dans ce contexte, certains professeurs des écoles se résignent à trouver une solution individuelle à ce mal-être collectif : la reconversion.

L’état des lieux de la dégradation des conditions de travail des PE a déjà fait l’objet de nombreuses alertes relayées par le SNALC : l’accroissement de la charge de travail dont même la Cour des Comptes dénonce l’effet sclérosant sur le système éducatif dans son dernier rapport, les inclusions sans moyens suffisants, les rapports de plus en plus conflictuels avec les familles…

Résignés, certains finissent par chercher une porte de sortie vers d’autres horizons professionnels. La voie de la reconversion est pourtant un parcours du combattant pour qui commence à s’y intéresser. A l’heure où la mobilité au sein de la fonction publique est encouragée, les enseignants sont une fois de plus laissés sur le banc de touche. Plusieurs dispositifs permettant de préparer une évolution professionnelle existent mais ils sont largement sous-utilisés car méconnus.

Les PE qui veulent emprunter la voie de la reconversion se heurtent à l’incompréhension des collègues et de la hiérarchie. Ils éprouvent une culpabilité de devoir se résigner à quitter un système éducatif défaillant faute de ne pouvoir le sauver. Beaucoup se sentent d’ailleurs incapables de changer d’emploi par manque de compétences professionnelles. En réalité, les exigences multiples de l’institution forgent des professionnels polyvalents. Mais l’Éducation nationale a tout intérêt à garder ses « bons petits soldats », prêts à travailler dans de si mauvaises conditions de travail pour si peu de reconnaissance… Le mépris institutionnel a fini par s’imprégner durablement dans l’esprit des PE. Il est grand temps qu’ils relèvent la tête et réalisent qu’ils sont des professionnels compétents, motivés et ingénieux !

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Classe exceptionnelle : les règles changent

Lors des CSA ministériels des 7 novembre et 21 novembre 2023, le SNALC a voté contre la nouvelle mouture des Lignes Directrices de Gestion (LDG) relatives à la carrière. En effet, les nouvelles modalités pour accéder à la classe exceptionnelle sont inadmissibles.

A partir de la campagne 2024, il y aura promouvabilité à la classe exceptionnelle à partir du 5ème échelon de la hors classe. Les deux viviers (fonctions et parcours) disparaissent et cela signifie que les collègues qui étaient promouvables au titre des fonctions en 2023 aux échelons 3 et 4 de la hors classe ne le seront plus en 2024, s’ils n’ont pas atteint l’échelon 5 au 31 août 2024.

Ce sera désormais l’IEN qui émettra un avis (et non plus une appréciation littérale). Trois avis seront possibles : Très favorable, Favorable, Défavorable. Les avis seront portés à la connaissance des intéressés et seuls les avis Très favorable et Défavorable devront être motivés. Chaque avis tiendra compte de l’ensemble de la carrière (« l’implication en faveur de la réussite des élèves, l’engagement dans la vie de l’établissement, la richesse et la diversité du parcours professionnel font notamment partie des critères d’examen ») et s’appuiera éventuellement sur le CV I-Prof. Les LDG stipulent que « les avis Très favorables sont reconduits annuellement, sauf exception motivée ». En revanche, les avis Favorable et Défavorable seront annuels et révisables chaque année.

Dans un second temps, le DASEN sélectionnera parmi les avis Très favorable (et Favorable si besoin) pour établir le tableau d’avancement. Il y aura quatre critères permettant de départager les PE à valeur professionnelle égale : l’ancienneté dans le corps, l’ancienneté dans le grade, l’échelon, puis l’ancienneté dans l’échelon.

Au final, il n’y a plus aucun barème national, plus aucune transparence, ni aucune garantie de promotion. Le SNALC dénonce ces nouvelles modalités : elles laissent la porte ouverte à une absence totale d’objectivité dans le choix des critères de mérite et favoriseront à coup sûr les pressions hiérarchiques et le népotisme, alors que tout PE doit pouvoir se dire que la classe exceptionnelle est une perspective.

Pour le SNALC, n’est pas moins méritant un professeur des écoles qui a fait le choix délibéré de travailler consciencieusement dans sa classe pendant toute sa carrière. L’implication « en faveur de la réussite des élèves » se mesure et se joue d’abord et justement avant tout dans la classe.