Budget : l’éducation n’est pas une variable d’ajustement

Le SNALC a suivi l’intervention du premier ministre concernant l’ensemble des pistes envisagées pour le budget 2026.

Pour le SNALC, plusieurs mesures concernant notre système éducatif et les personnels qui y exercent vont aggraver la crise que nous connaissons depuis plusieurs années. L’« année blanche », traduite par l’absence de toute mesure de revalorisation, va aggraver notre manque d’attractivité. Rappelons qu’en 2025, l’immense majorité des personnels n’a déjà bénéficié d’aucune mesure, et que le point d’indice n’a pas attendu « le moment de vérité » pour ne pas suivre l’inflation. Pendant ce temps, pourtant, on continue de financer le Service National Universel (SNU), gadget politique qui devrait clairement être en tête de liste des réductions de dépenses envisagées.

Le non-remplacement d’un départ à la retraite sur 3 est une folie. Nous avons déjà les classes parmi les plus chargées d’Europe, un secteur médico-social en déshérence et une école inclusive au rabais. Le Premier ministre s’est beaucoup appuyé sur des comparaisons avec l’Allemagne pour justifier nombre de ses mesures : il s’en est pourtant bien gardé concernant l’Éducation, et pour cause.

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L’école inclusive en 2025

Tout va formidablement bien en ce qui concerne l’école inclusive… Si on en croit la communication ministérielle. La seule nouveauté concerne la généralisation des PAS, là aussi dans la joie et la bonne humeur. Le SNALC n’a évidemment pas du tout la même lecture de la situation.

Le Ministère qui poursuit une politique quantitative se félicite d’inclure plus d’élèves en situation de handicap en classes ordinaires que les années précédentes et y voit la preuve irréfutable que tout va bien. Un axiome que l’on est prié de ne pas questionner. La réalité est tout autre. On a substitué une inclusion qualitative à une inclusion quantitative à l’économie, qui ne sert que la communication politique.

Dans les classes, la réalité est l’augmentation constante de demandes d’individualisation de la pédagogie pour permettre l’inclusion d’élèves ayant besoin de soins et/ou de rééducations dont ils ne bénéficient pas, les enseignants étant alors chargés de pallier des besoins très spécifiques par la grâce de la différenciation pédagogique, recette miracle de l’Institution à toutes les difficultés. Il s’agit bien sûr d’un mensonge. De plus en plus d’élèves ayant une notification pour une orientation en établissement spécialisé n’y ont pas de place et les enseignants doivent se débrouiller. Parallèlement, les aides humaines sont de plus en plus collectives et de moins en moins individuelles, réduisant d’autant le peu d’aide disponible.

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Le mot du président : L’École est un investissement

Jean-Rémi GIRARD
Président National

Anticiper. Un verbe peu connu dans notre pays, visiblement, puisque l’État semble découvrir l’existence d’épisodes caniculaires alors que les personnels sont déjà en train de les vivre. Heureusement, les réponses sont à la hauteur : un e-mail de conseils dont la moitié ne sont pas applicables, et un numéro vert.

Que fait-on pour anticiper les épisodes caniculaires ? Pour adapter les conditions de travail des personnels ? Rien. Ces épisodes vont pourtant se multiplier et s’intensifier, et l’État a des responsabilités qu’il s’est lui-même fixées par décret.

Le SNALC, qui alerte depuis longtemps sur la question, revendique donc un plan avec des réponses à court et moyen termes. À court terme, organiser en amont le dialogue rectorat/préfet/collectivités pour fabriquer un vrai plan canicule, avec identifications de locaux pouvant nous accueillir dans des conditions normales, ou, à défaut, les modalités de fermeture et d’accueil des élèves. À court terme également, créer ces fameuses salles fraîches dans toutes les écoles. Et oui, cela passe par de la climatisation. Rappelons que personne n’est choqué à l’idée de chauffer quand il fait trop froid : il va falloir s’habituer à l’idée qu’il faut trouver des moyens efficaces pour rafraîchir quand il fait trop chaud. Le ministère est d’ailleurs capable de climatiser la salle où il réunit les instances. À court terme toujours, réaliser et faire réaliser les diagnostics énergétiques de l’ensemble des locaux : seuls 7 % actuellement disposent d’un DPE. Cela permettra de remplacer ou d’installer les équipements nécessaires.

À moyen terme, lancer un grand plan de rénovation, voire dans certains cas de reconstruction. Il ne s’agit pas ici de dépenses, mais bien d’investissements. Placer les personnels et les élèves dans des situations où il est impossible d’enseigner et d’apprendre, ce n’est pas une bonne politique.

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