Travailler plus longtemps en contrepartie de rien
Le pouvoir d’achat des enseignants ne fait que baisser et les diverses mesures d’augmentation et de primes ne nous ont toujours pas permis d’atteindre le niveau de vie auquel un professeur des écoles devrait pouvoir prétendre. Le rattrapage salarial qui nous est dû se fait attendre et dans un tel contexte, le SNALC refuse que les professeurs des écoles se voient encore imposer deux ans de travail supplémentaires !
Prise en compte du temps pour s’occuper de ses enfants : du nouveau ?
La réforme des retraites prévoit la prise en compte du congé parental. Super, enfin du nouveau ? Ah non, ces périodes sont déjà retenues pour valider des trimestres, dans la limite de 3 ans, pour les enfants nés ou adoptés à compter du 1er janvier 2004. Il en est de même pour la disponibilité pour élever un enfant. Et pour les périodes de temps partiel de droit pour élever un enfant (jusqu’à ses 3 ans), elles sont également comptées comme du temps plein.
Bref, avec la réforme, rien ne change. Toujours pas de contrepartie à l’horizon…
Les femmes moins pénalisées par le nouveau système ?
Tous s’accordent pour dire que les femmes – 84 % de notre corps de métier – subiront en moyenne un retard du départ à la retraite, supérieur à celui des hommes.
Quant aux enseignantes qui envisageaient jusqu’à présent de pouvoir partir avec leur nombre de trimestres requis pour un taux plein vers 62-63 ans, voire de surcoter grâce aux trimestres accordés par enfant, elles devront à l’avenir attendre 64 ans et ce, sans surcoter. Encore une fois, travailler plus longtemps en contrepartie de rien.
Améliorations en vue ?
On nous promet un départ possible après notre date anniversaire sans l’obligation de finir l’année scolaire entamée. Enfin ! Mais pour cela, il faut se résoudre à tenir jusqu’à 64 ans pour les sédentaires et 59 ans pour les actifs.
Par ailleurs, aucune pénibilité ne nous est reconnue alors qu’il est difficile de contester l’intensité de l’investissement physique et psychologique de nos métiers.
Le recul de l’âge de départ à la retraite est donc inacceptable. La promesse d’accès à la retraite progressive, soumise à l’autorisation de notre employeur, ne saurait répondre aux inquiétudes légitimes.
Pour le SNALC, cette réforme, tout comme celle du pacte revient à nous demander, encore une fois de travailler plus pour gagner plus. Un contresens total dans le contexte actuel de pénurie des recrutements.