Presque 10 000 collègues sondés estiment que des relations saines entre adjoints et directeurs sont primordiales. Or, alors que la direction d’école se voit sans cesse attribuer de nouvelles missions, les tensions entre eux risquent fort de se multiplier, le directeur étant avant tout chargé de faire respecter les exigences de l’institution. Si ce dernier devait en outre se transformer en évaluateur, comme certains signaux peuvent le laisser présager, les relations pourraient encore s’envenimer. Dans ce cas de figure, 77% des PE craignent la détérioration des relations internes dans les écoles.
Les résultats de notre sondage et l’évolution des missions confortent le SNALC dans ses positions. Ainsi, la situation actuelle des directeurs, notamment dans des structures scolaires parfois équivalentes à certains collèges, n’est pas viable à moyen voire à court terme. L’accumulation de missions n’est plus tenable.
Le décret d’août 2023 qui donne « autorité » au directeur (terme encore une fois vaste qui laisse la porte ouverte à tout et à rien, et qui risque d’être laissé à la libre interprétation de chaque IEN) n’a rien de rassurant. Si le SNALC n’est pas favorable à la présence, dans les écoles, d’un supérieur hiérarchique que des textes rendraient légitime, il pourra encore moins cautionner l’attribution au directeur des responsabilités et missions d’un supérieur hiérarchique alors qu’il n’en est pas un.
Le SNALC s’est toujours clairement opposé au statut du directeur pour des raisons évidentes de cohésion au sein des équipes, préoccupation partagée par les collègues interrogés. Mais aujourd’hui, les choses s’installent malgré l’absence de statut. Le directeur d’école, de par le transfert de compétences évoqué dans la loi Rilhac, va se voir attribuer de nouveaux rôles et missions, des plus basiques et tolérables aux plus complexes et problématiques. Afin d’éviter des conflits et complications au sein de bon nombre d’écoles, il convient de se poser la question des limites acceptables des rôles, missions et responsabilités du directeur dans l’intérêt de tous. Il faut aussi réfléchir aux contreparties qui devront accompagner ces nouvelles injonctions.