Le mot du président : ne pas se tromper de direction

Jean-Rémi GIRARD

Alors que notre nouveau ministre a fait sa première rentrée, le SNALC sera plus que jamais vigilant quant à la politique qu’il compte mener dans le premier degré.

Nous nous inquiétons avec vous sur l’évaluationite nationale. Les collègues perdent déjà beaucoup de temps sur les évaluations de CP et de CE1, qu’il conviendrait a minima d’alléger : pourquoi donc en rajouter en CM1 ? De même, l’empilement de contraintes pédagogiques sans amélioration des conditions d’exercice, alors même que faire classe est de plus en plus difficile, ne peut que crisper à raison les professeurs des écoles.

Nous espérons en revanche que les mesures sur la gestion des élèves harceleurs à l’école primaire seront suivies d’effet. Pour le SNALC, ce n’est pas à la victime de changer d’école, et il faut passer des paroles et des bonnes intentions aux actes. Le SNALC est également prêt à travailler sur la question du concours (et de sa place) et de la formation initiale, tant que devenir professeur des écoles garantit l’obtention d’un niveau master et d’un emploi de catégorie A. Le concours en fin de M2 était une stupidité et a découragé de très nombreux étudiants.

Toutefois, l’essentiel est ailleurs. L’essentiel, c’est avant tout votre rémunération. Ce ne sont pas les 95€ par mois que les 2/3 d’entre vous allez toucher à partir de septembre qui vont changer quoi que ce soit à la paupérisation de votre métier, et au retard salarial que les enseignants en général connaissent par rapport aux autres fonctionnaires de catégorie A. Quant au pacte, à son « travailler plus pour perdre moins » et à ses heures de soutien en collège, c’est une insulte faite à toute la profession. L’essentiel, c’est aussi les conditions de travail, les suppressions de postes du dernier budget et la gestion au rabais de l’école inclusive, dont vous faites les frais. Cette politique n’a d’inclusive que le nom car non seulement elle ne permet pas d’aider véritablement les élèves en situation de handicap, mais surtout elle constitue une charge mentale extrêmement forte pour les enseignants comme pour les AESH qui se sentent écrasés par la tâche, sans accompagnement et moyens suffisants. Le SNALC a solennellement demandé qu’une instance sur ce dossier incluant les syndicats représentatifs — donc le SNALC — soit réunie au plus vite. Nous allons dans le mur : arrêtons d’accélérer.

Gabriel Attal hérite également de l’épineux dossier de la direction d’école et de sa fameuse autorité fonctionnelle. Pour le SNALC, depuis le départ, on prend la question par le mauvais bout. La priorité, c’est la charge de travail. Or, de ce point de vue, rien n’a été fait, sinon peut-être des élections de parents au format numérique — si tant est qu’on mette à disposition des directrices et directeurs les moyens techniques adéquats. Au contraire, on constate même une volonté à peine dissimulée des IEN de se décharger de certaines de leurs tâches sur la direction d’école.

Le SNALC l’affirme : il est essentiel que directeurs et adjoints ne se divisent pas alors que certains agitent des leurres comme le « statut » (mais lequel ?). Notre syndicat est là pour soutenir l’ensemble des collègues du premier degré, afin que directeurs comme adjoints puissent obtenir une amélioration de leurs conditions de travail. Plus que jamais, nous nous battrons sur l’obtention d’une aide administrative de qualité et sur l’augmentation des décharges, comme nous nous battrons sur la liberté pédagogique de chaque collègue. En choisissant le SNALC, vous êtes sûrs de ne pas vous tromper de direction.

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