C’est une réalité, notre temps réel de travail manque vraiment de transparence et fait l’objet des mystères les plus opaques. Si ce temps peut s’avérer variable selon l’expérience, il ne faut pas tomber dans le piège de la surcharge et de l’épuisement qui nous tend les bras. Ne comptez pas sur la hiérarchie pour vous éclairer sur ce point car elle incitera toujours à travailler plus qu’il ne faudra pour assurer son service. Mais alors, sur quel volume horaire s’appuyer pour organiser son travail ?
Selon les dispositions légales, les professeurs des écoles sont tenus d’assurer :
- 24h d’enseignement hebdomadaires ;
- 108h annuelles d’activités et de missions règlementaires de services ;
- L’accueil des élèves 10 min avant l’entrée en classe, dont le service est réparti entre les maîtres en conseil, au même titre que les services de surveillance des récréations ;
- Dans le cas des écoles maternelles, remise directe des élèves aux parents ou aux personnes désignées par eux, et donc l’attente générée à cette fin ;
- Une journée de solidarité non rémunérée de 7h pouvant être fractionnée en deux demi-journées et effectuée hors temps scolaire, qui prend la forme d’une concertation sur le projet d’école.
Par ailleurs, des dispositions supplémentaires encadrent le temps de travail comme suit :
- La durée hebdomadaire du travail effectif ne peut excéder ni 48h au cours d’une même semaine, ni 44h en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives.
- Le repos hebdomadaire ne peut être inférieur à 35h.
- La durée quotidienne du travail ne peut excéder 10h.
- Le repos minimum quotidien est de 11h.
- L’amplitude maximale de la journée de travail est fixée à 12h.
- Aucun temps de travail quotidien ne peut atteindre 6h sans bénéficier d’un temps de pause d’une durée minimale de 20 min.
Ces obligations horaires précitées incombent à tous, peu importe l’expérience acquise.
Quid donc de toutes ces heures passées à la préparation des enseignements, la rédaction des documents préparatoires, la documentation ou les multiples corrections d’élèves ? Quid de tout ce travail que l’on qualifie « d’invisible » mais intrinsèque à la profession, sans lequel toutes ces heures d’enseignement seraient vides de toute substance ?
Malheureusement, rien ne coordonne cette part de travail qui est (dé)laissée à la responsabilité de chacun. S’il est indéniable qu’en début de carrière ou lors d’une première affectation sur un niveau, les préparations se multiplient pour assurer les enseignements, il reste néanmoins indispensable de préserver sa vie personnelle et sa santé et ce, tout au long de sa carrière.
L’équilibre doit donc être trouvé en favorisant la réutilisation de travaux fructueux, l’apprentissage par la répétition des gestes et enseignements, l’utilisation de matériels à difficulté progressive pouvant servir sur plusieurs périodes, l’auto-évaluation/correction des élèves, la mutualisation d’activités entre collègues mais surtout en évitant de s’éparpiller dans de multiples projets chronophages qui pourront impacter votre état de santé et votre vie personnelle. Le SNALC recommande de passer plus de temps en début d’année pour mettre en place une organisation adaptée à cette fin, plutôt que d’en passer beaucoup plus tout au long de l’année pour répondre à un objectif similaire : mettre ses élèves en situation de réussite.