On aurait pu croire que le quinquennat qui s’achève aurait été celui qui permette enfin la reconnaissance de l’exercice du métier de directeur par l’obtention un statut : il n’en est rien !
Il y a bien eu quelques intentions positives plus ou moins relayées dans les académies, appliquées plus ou moins uniformément sur le territoire et qui parfois même en ont rajouté au travail existant.
Le référentiel métier, lisse, presque neutre, ce répertoire énumère la liste accablante des responsabilités du directeur comme si elle avait pour mission de décourager les meilleures volontés à s’engager dans ce sacerdoce.
La circulaire de la soi-disant simplification des tâches qui ne les a en rien réduites, bien au contraire dans la plupart des cas. La paperasse est numérisée. Quelques archaïsmes persistent et surchargent le directeur d’un double travail comme la saisie des effectifs sur Base-élèves et la survivance du registre-matricule. Clavier et écran trônent sur le bureau du directeur. La saisie de données à toujours une nouvelle excroissance. Base-élèves, évaluations CE-CM, B2I, Anglais, l’APER, le Projet d’école et ses avenants, les fiches-action, la sécurité (PPMS et autre DUER), l’absentéisme, le signalement d’absences d’enseignants, le signalement des sorties, même la formation est devenue virtuelle… La connexion Internet soumet chaque école, sur tout le territoire, à un contrôle permanent par l’administration, la hiérarchie. Pas à pas, les actes du directeur sont suivis par web-surveillance.
L’aide administrative non pérenne, aléatoire qui amène des directeurs à la refuser.
Le point supplémentaire pour la hors-classe qui disparaît avec le PPCR.
La promesse d’un GRAF (grade à accès fonctionnel) qui lui aussi, après avoir été acté, s’est volatilisé dans les méandres du PPCR. Décidément, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Un peu de décharge supplémentaire pour les petites écoles dont le directeur, le plus souvent, en assure le remplacement.
Pour finir les 16 engagements qui semblent viser à entériner le fait que les directeurs seraient taillables et corvéables à merci.
Quant au salaire ? Circulez il n’y a rien à voir. Mais là, il est vrai, ça concerne aussi l’ensemble de la profession.
Il ne fait aucun doute que le sujet de la direction de l’école sera sur la table du prochain ministère. Mais quel avenir pour l’ensemble des directrices et des directeurs de notre pays ?
La solution qui semble se dessiner est celle de l’autonomie des établissements avec pour corollaire un statut pour les directeurs.
Mais cela ne va pas sans poser des questions:
Quelle autonomie pour l’école ? La création d’un établissement ? Mais qui dit établissement dit chef d’établissement. Et qui sera le chef d’établissement ? Le directeur ? Quid des petites écoles ? Doit-on comme le proposent certains revendiquer l’établissement et dans un deuxième temps voir qui le dirigera ? Doit-on traiter ensemble et l’établissement et le sort des directeurs ? Doit-on d’abord régler le problème du statut du directeur puis voir quelles écoles pourraient devenir des établissements et d’autres être régies sous un statut différent ? Est-ce la fin des écoles communales ? etc.