Lors du Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) du 12 juillet 2018, le SNALC a été le seul syndicat représentatif à défendre l’intérêt des professeurs sur la question des programmes de l’école et du collège… et sur toutes les autres questions à l’ordre du jour !
AMÉNAGEMENTS OU RÉÉCRITURE ?
Le 26 novembre 2015 paraissaient les nouveaux programmes de toutes les disciplines du CP à la 3ème. Ils constituaient, de l’avis du SNALC, une aberration, et ce pour trois raisons :
– Réformer, avec une concertation réduite au minimum, les programmes de toutes les disciplines de toutes ces classes avec mise en œuvre la même année plutôt que de lisser progressivement était d’une rare violence et mettait les collègues (et les rédacteurs de manuels) dans une situation très difficilement gérable.
– Ces nouveaux programmes s’asseyaient allègrement sur les connaissances dans certaines disciplines afin de faire la part belle à de pompeuses compétences et à une interdisciplinarité non choisie. Lorsque connaissances il y avait, elles étaient souvent des calques d’enseignements universitaires dont l’intérêt était proprement illisible (le fameux «prédicat» en français, par exemple).
– Nous faisions face à des programmes par cycle, ce que le SNALC a toujours combattu, pour le bien des collègues et des élèves. Nous avions mis en garde contre les interminables réunions que cela engendrerait, notamment afin que les collègues du premier degré puissent communiquer avec leurs homologues de collège. Et elles sont bien venues phagocyter le temps des enseignants. Sans parler de la situation des remplaçants et des contractuels. C’est d’ailleurs pour faciliter la vie de tous les collègues que le SNALC a publié des programmes annualisés dont nous savons qu’ils ont été utiles.
Or cette fois-ci, nous avons eu la possibilité d’échanger davantage sur les contenus, même s’il a fallu batailler pour nous faire entendre. Au vu des retours de l’ensemble des autres syndicats en commission spécialisée (instance qui prépare le CSE), nous avons été les seuls à nous battre. Nous avons salué les avancées en grammaire, évité la catastrophe dans la dernière ligne droite (beaucoup de professeurs ne sauront hélas jamais ce qu’ils doivent au SNALC), obtenus des arbitrages conformes aux demandes des collègues que nous représentons. Nous attendions des débats forts avec les autres organisations syndicales, comme nous en avions eu avec le Conseil Supérieur des Programmes et la DGESCO.
Le SNALC s’est quant à lui prononcé en faveur des aménagements proposés, mais s’est abstenu sur leur mise en œuvre, car les repères annuels promis ne figurent en effet pas dans les programmes eux- mêmes, mais dans une note de service non encore parue à l’heure où nous écrivons ces lignes. Une fois encore, il est dommage de gâcher de bonnes intentions par une mise en œuvre bancale et ne tenant pas compte du travail concret de préparation des cours. Cela étant, nous avons transmis toutes nos remarques sur cette note au milieu de l’été. Qui a dit que les profs étaient toujours en vacances ? Certainement pas le SNALC !