Le mot du président : l’insécurité de l’emploi

On a beau dire (beaucoup), on a beau faite (peu), on a beau communiquer (énormément) : la plupart de nos métiers ne sont pas attractifs.
Nul déclinisme ici, mais une analyse professionnelle appuyée sur des éléments objectifs. Si un bon nombre de personnels apprécient leur métier et en reconnaissent les avantages réels, on est aujourd’hui bien loin des clichés sur les profs fainéants ou les administratifs planqués dans leur bureau. La réalité de nos métiers est assez peu conforme à ces images d’Épinal.

Alors certes, on nous dira que nous avons la sécurité de l’emploi — du moins certains d’entre nous, car les contractuels, les AED, les AVS-AESH la cherchent. Que nous pouvons organiser notre temps comme nous l’entendons — les professeurs des écoles aimeraient bien, les victimes de la réunionite aussi. Que quand même, c’est pas si mal payé que ça — surtout quand on sort des chiffres fantaisistes, ou quand on laisse à penser que tout le monde touche le traitement réservé à quelqu’un au dernier échelon du dernier grade. Au passage, n’hésitez pas à demander à ceux qui tiennent de tels discours pourquoi ils ont été bêtes au point de ne pas choisir de faire carrière chez nous !

La réalité, c’est que nos métiers sont de plus en plus difficiles à exercer. Pour des causes extérieures, bien sûr : la société a évolué, la vision du professeur ou du CPE aussi, l’importance de l’École ne va pas toujours de soi…. Mais probablement davantage pour des causes internes. Globalement, nous sommes mal rémunérés pour nos niveaux d’études. Nous constatons la dégradation de nos conditions de travail : davantage de classes à prendre en charge, avec davantage d’élèves dans chacune d’entre elles ; du matériel professionnel que nous payons sur nos deniers propres. De plus en plus de contraintes administratives et de paperasserie pour les directeurs d’école, les chefs d’établissement ou les inspecteurs. Une formation initiale souvent problématique — pour rester poli. Des métiers aux salaires parfois tellement bas qu’on pense que les chiffres sont faux (savez- vous combien gagne un AESH à temps plein ?). Des réformes passées, présentes et à venir qui ne sont presque plus jamais accueillies avec enthousiasme, mais bien avec méfiance, résignation ou même désespoir au vu de la façon dont les personnels y sont traités.

Les conséquences sont connues : crise des recrutements du fait d’une crise des vocations (chez les professeurs, mais aussi chez les chefs d’établissement, les médecins…), démissions (en hausse chez les stagiaires), épuisement professionnel.

Le SNALC n’a jamais accepté et n’acceptera jamais cet état de fait. Notre syndicat est là (et restera là si vous lui apportez votre soutien aux élections professionnelles de décembre prochain) pour défendre tous nos métiers. Car l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur ne peuvent fonctionner correctement sans que l’on reconnaisse à leurs agents le statut de vrais professionnels. Sans le dévouement quotidien des personnels — bien au-delà de ce qui est demandé par les textes règlementaires — le système s’effondrerait instantanément.

C’est pourquoi è SNALC défend chacune et chacun d’entre vous, de façon individuelle, car il sait que votre quotidien n’est pas toujours facile, que vous faites votre travail au mieux, avec sérieux, et qu’on ne peut vous reprocher de ne pas être parfait au vu de ce que vous recevez parfois dans la figure. Refuser de vous le reconnaître, c’est créer une terrifiante insécurité de l’emploi.

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