Depuis des années, les directeurs dénoncent leurs conditions de travail, le manque de reconnaissance et l’accumulation des missions, notamment celles «parasites» liées au fonctionnement de l’école.
En s’inspirant de la mission flash de la députée Cécile RILHAC, les députés ont intégré dans la loi fourre-tout du ministre un amendement censé répondre entre autres au malaise des directeurs : les établissements des savoirs fondamentaux. S’il n’est évoqué pour l’instant que quelques expérimentations, certaines rumeurs courent selon lesquelles le dispositif pourrait rapidement être généralisé. L’inquiétude gagne tous les collègues d’autant que la charge est sévère.
Les situations seraient étudiées au cas par cas, ce qui laisserait place à toutes les folies des élus locaux mais globalement l’idée serait de rattacher plusieurs écoles maternelles et élémentaires au collège de secteur. Un établissement pourrait ainsi regrouper une dizaine d’écoles et les plus chanceux des directeurs concernés (de un à quatre sur dix) pourraient obtenir LE tant attendu statut de «directeurs adjoints dédiés au premier degré » auprès du chef d’établissement du collège. Le cadeau est empoisonné, puisque c’est mettre ce personnel sous l’autorité d’un personnel de direction du second degré. Et que deviennent alors les autres directeurs ? Disparition ? Soumission à une triple autorité (le principal du col- lège, le « directeur-adjoint » et l’IEN) ?
Avec cette botte secrète, on balayerait ainsi d’un revers de main le problème du mécontentement des directeurs. On pourrait aussi, sous la responsabilité des élus locaux, justifier la fermeture de certaines écoles rurales sans donner l’impression de les stigmatiser. Il serait également plus facile de permettre à des professeurs du collège d’enseigner en primaire et vice versa.
Les écoles ne doivent pas être mises sous tutelle du collège et les directeurs sont indispensables au sein de chaque école. Pour proposer un tel dispositif, il faut soit méconnaitre le fonctionnement de l’école et le rôle primordial du directeur, soit mener une politique économique et autoritariste absolument incompatible avec notre école.