Nous avons maintenant pleinement pris conscience du fait que nous faisons face à une situation exceptionnelle. Exceptionnelle d’un point de vue éducatif, mais aussi par sa dangerosité. Il est donc normal que des difficultés surviennent et que des ajustements soient nécessaires. Cependant, le SNALC ne peut tout excuser.
L’armée mexicaine est archétypique de la désorganisation, de soldats mal équipés et totalement perdus parce que les donneurs d’ordres sont trop nombreux et se contredisent jusqu’à la perte totale de sens. Or, que voyons-nous aujourd’hui?
Si elle s’est quelque peu améliorée depuis, la communication du ministre lui-même a été pour le moins chaotique. Il faut dire qu’il fut bien épaulé par une porte-parole peu avare en bourdes.
Mais laissons-là la communication politique et ses concepts vendeurs comme les «vacances apprenantes». Les problèmes les plus graves sont ailleurs. Ils viennent des lieutenants, des sergents. Ah, le rire du sergent…
Quand certains IPR ou IEN communiquent pour dire aux professeurs de faire au mieux, d’autres rivalisent de zèle et donnent des ordres ubuesques. Là où certains chefs demandent simplement que l’on s’occupe des élèves, d’autres ordonnent l’usage de l’ENT mais pas de Pronote, que l’on fasse des classes virtuelles et autres joyeusetés.
Et, en rase campagne, seuls face à un écran, les professeurs doivent composer avec leur matériel (pour ce qu’il est), leur manque de formation et les élèves (ceux qui le peuvent, ou le veulent). Ils sont aussi dans les écoles et les collèges, volontaires pour accueillir les enfants des soignants ; là encore, avec quel matériel pour se protéger?
Cette armée mexicaine n’est pas sur le même front que les personnels hospitaliers ou les forces de l’ordre qui font face avec aussi peu d’organisation et de moyens. Mais elle joue son rôle, dans cette situation de «guerre». Et le plus incroyable, c’est qu’elle tient de manière remarquable.
Enfin, comme Villa et Zapata distribuaient des médailles purement honorifiques aux soldats, les professeurs ont pu entendre leur chef dire que la société se rendait compte qu’ils exercent «un vrai métier».