Suite au nouveau protocole sanitaire, les enfants de plus de 6 ans ont maintenant l’obligation de porter le masque à l’école. L’école doit continuer, les apprentissages aussi. Mais tous les apprentissages peuvent-ils réellement continuer en dépit du bon sens et surtout comme si de rien n’était ?
La piscine, plus forte que le Coronavirus
Nous nous arrêterons ici aux « apprentissages natatoires », ou plutôt aux conditions sanitaires et sécuritaires que la pratique de cette activité foule aux pieds.
Pour rentrer dans le concret, les élèves doivent se déshabiller (et se rhabiller) avec le masque, garder le masque jusqu’à la douche en maillot de bain, bonnet et serviette, l’enlever pour la douche (sauf masque en K-way), le remettre après pour accéder au bassin puis l’enlever de nouveau pour l’activité puis le remettre à leur sortie de l’eau quand l’activité est terminée puis le réenlever sous la douche pour enlever le chlore. Avec la meilleure volonté du monde il est clairement impossible, dans ces conditions, de « préserver une activité physique épanouissante ». La bienveillance n’est plus que théorique, ce qui échappe visiblement à ses chantres.
Sachet fraîcheur, pour plus de saveurs
Certains nous répondront « prenez une petite pochette plastique zippée pour y mettre le masque ». Dans un sac congélation. Un sachet fraîcheur. C’est brillant : tant qu’à manipuler des objets potentiellement contaminés, autant préserver saveur, fraicheur et virulence. Pour que le covid soit bien actif au dézippage.
Mais nous marchons sur la tête à défaut de couler ! Nous nous noyons dans des consignes plus aberrantes les unes que les autres.
Masqués, mais noyés !
Et puis il y a la distance de 2 mètres à respecter lorsque les enfants sont en activité et donc non masqués. Comment sécuriser son groupe de non nageurs lorsqu’ils sont tous bien répartis dans le mini-bassin pour poussins qui coulent plus qu’ils nagent ? On vous répondra « vous allez utiliser un grand nombre de lignes d’eau ». Mais quel enseignant enverra ses élèves dans la ligne du milieu ?
Pendant que certains sont dans l’eau, d’autres attendent leur tour à l’extérieur (masqués par intermittence du coup ?).
Certaines circonscriptions ont suspendu cette pratique. C’est raisonnable. D’autres ont laissé libre choix à des équipes pédagogiques qui n’ont visiblement pas le sens des priorités (et encore moins sanitaires). Education NATIONALE nous direz-vous ?
La vie est une question de priorité
Nous sommes parfaitement conscients des enjeux et de la nécessité de l’apprentissage de la natation mais nous sommes aussi conscients du fait que ces apprentissages peuvent raisonnablement être reportés pour laisser la priorité, compte tenu du contexte, au sanitaire et sécuritaire. Dans les faits, une séance de piscine avec de jeunes élèves se réduit parfois à 20 minutes dans l’eau et pas une de plus, avec le temps de déplacement en bus, le temps des vestiaires et de la douche. Autant de brassage pour 20 minutes dans l’eau ? Avec le port du masque et les sachets fraicheurs, ce temps dans l‘eau et de développement de compétences natatoires risque de tomber à 10 minutes. On ne marche pas sur la tête, on touche le fond…