Entre le GT 6 qui joue l’arlésienne, l’indemnité compensatrice de la CSG qui ne cesse de se faire attendre et la hausse du SMIC qui supprime à nouveau un niveau dans l’espace indiciaire, la revalorisation salariale des AESH n’est pour l’instant qu’un mirage !
Pourtant, le 27 février 2020, lors du lancement du Comité consultatif AESH, le ministère s’était engagé à une revalorisation du métier d’AESH et le SNALC ne pouvait que s’en féliciter.
Une première réunion sur les rémunérations a bien eu lieu le 9 juin 2020, mais pour rien, faute d’arbitrages budgétaires gouvernementaux en faveur d’une hausse des salaires des AESH. Un deuxième groupe de travail avait été programmé le 2 juillet, mais il n’a pas eu lieu, soi-disant pour cause de pandémie. Ne soyons pas dupes, la COVID n’y est pour rien. C’est l’incapacité de notre ministère à tenir ses promesses qui explique l’arrêt des négociations salariales !
Face aux demandes réitérées du SNALC, y compris en Comité technique Ministériel (CTM), cette réunion a de nouveau été portée à l’agenda social du ministère pour la fin de l’année 2020, sous le nom de GT 6. Nous sommes en mars 2021, et nous l’attendons toujours.
Si le 16 novembre, une revalorisation était annoncée pour les personnels de l’Éducation nationale, force est de constater que les AESH en ont été les grands oubliés.
Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2018, une indemnité compensatrice doit être versée aux AESH pour compenser la hausse de 1,7 point de la CSG, leur évitant ainsi une perte de pouvoir d’achat. Or, dès septembre 2018, beaucoup d’AESH qui n’étaient pas en CDI au 31/12/2017 ont vu cette indemnité disparaître de leur fiche de paye, diminuant d’autant leur rémunération.
Cette suppression de l’indemnité compensatrice était une aberration et le SNALC n’a eu de cesse de le dénoncer auprès du ministère. Notre détermination a payé puisqu’en octobre 2020, la direction des affaires financières du ministère de l’Éducation nationale a adressé aux rectorats une instruction pour qu’ils rétablissent le versement de l’indemnité compensatrice de la CSG aux AESH.
Attention, seuls les AESH sous contrat au 1er janvier 2018 et qui ont été systématiquement renouvelés depuis cette date peuvent en bénéficier.
Quant au versement effectif de l’indemnité (et des retards de paiement), il n’interviendra pas avant mars, voire avril dans beaucoup d’académies. Certaines DSDEN font état de problèmes de logiciel de paye…
Vous l’aurez compris, il ne s’agit en rien d’une avancée salariale puisque le versement de cette indemnité n’aurait jamais dû être interrompu.
Une fois de plus, les AESH doivent savoir être patients !
Enfin, un grand nombre d’AESH a vu sa rémunération augmenter – très légèrement – en ce début d’année suite à la hausse du SMIC horaire brut de 0,99% au 1er janvier, pour atteindre 10,25 €.
Les AESH rémunérés aux indices 329 et 330 ont vu apparaître sur leurs bulletins de salaire une indemnité différentielle (comprise entre 14 € et 9,5 € bruts pour un temps complet) ou un traitement brut à l’indice 332.
Ce tour de passe-passe n’est pas sans conséquence :
- Il a supprimé un niveau supplémentaire dans l’espace indiciaire des AESH : la grille de rémunération est passée de 10 à 7 niveaux en quelques années.
- Il a ramené les AESH avec une ancienneté reconnue financièrement au même niveau de salaire que les AESH fraîchement recrutés… ce déclassement est une aberration et aux antipodes d’une revalorisation !
Pour le SNALC, cette grille de rémunération est trop restreinte et le niveau plancher trop bas. Ainsi, à chaque augmentation du SMIC, un niveau disparaît dans l’espace indiciaire et des AESH perdent leur maigre avancement durement acquis ; car ne nous leurrons pas, lorsqu’on parle progression dans cette grille indiciaire, les gains restent très faibles. Le salaire brut d’un AESH à temps complet au dernier pallier de la grille s’élève à 1701€, soit 1367€ net seulement !
Dans les instances où il siège, lors d’audiences, auprès des journalistes…, le SNALC ne cesse de dénoncer et de démontrer l’ineptie de cet espace indiciaire pour les AESH, et il le fera à nouveau lorsque le ministère aura retrouvé le GT6…
Pour conclure, Monsieur Blanquer, arrêtez de vous auto-congratuler dans les médias sur vos actions en faveur des AESH, et de bluffer, car les conditions d’emploi et de rémunération des AESH ne sont pas une partie de poker !
Depuis 6 ans dans ce métier.
En contrat public pour la deuxième année seulement. Je regrette que l’ancienneté ne soit pas prise en compte. J’insiste pour affirmer que 6 années de CDD c’est incorrect et d’une injustice énorme, au-delàde ce salaire indigne.
Merci de faire entendre notre voix dans ce sens également.
Avoir également à subir des enseignants qui ne mettent pas le masque alors que nous l’avons auprès de l’enfant depuis septembre toutes les journées qui passent c’est également très difficile à encaisser.
Bien cordialement.