Archives de catégorie : Carrière

Formation initiale : l’entêtement du pompier pyromane

Dès le premier groupe de travail sur la formation initiale, le Ministère annonce avec fermeté que le texte réglementaire soumis ce jour aux organisations syndicales restera inchangé, reniant ainsi l’engagement de réunir le comité ministériel. Pourtant, ce texte contient des dispositions absurdes.

Les candidats au concours de premier degré qui auront suivi la licence préparatoire au professorat des écoles (LPPE), où les places seront contingentées dans chaque académie (probablement en fonction de leur attractivité), seront exemptés des épreuves d’admissibilité. Ainsi, ils pourront être recrutés sans rien écrire, ni épreuve de mathématiques : une simple licence, suivie d’un entretien d’embauche, et vogue la galère.

Le décret prévoit une année de formation rémunérée en M1, suivie de l’année de stage lors du M2. Cependant, le Ministère s’entête à considérer que seul un Master éducation pourrait être articulé à cette formation. Il assume ainsi d’assécher le vivier de la recherche et de s’attaquer à l’agrégation.

Enfin, tout lauréat du concours devra s’engager à exercer pendant quatre ans au sein de l’Éducation nationale ou dans un autre ministère. En cas de démission, il lui faudra rembourser une somme dont les modalités de calcul seront fixées par arrêté. Cette obligation s’applique également aux lauréats n’ayant pas bénéficié du M1 rémunéré, sous le prétexte qu’ils devront rembourser… l’année de stage.

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Insécurité de l’emploi

Lorsqu’il est question d’insécurité, l’on pense spontanément à la sécurité physique de l’individu ou de la société dans son ensemble. Si celle-ci est le plus souvent associée à une atteinte de l’intégrité corporelle, elle peut également faire référence à un état de vulnérabilité psychologique ou émotionnelle, souvent causé par des facteurs comme le stress, l’anxiété, l’incertitude ou un environnement instable. Aujourd’hui, le manque de sérénité dans nos écoles et nos classes instaure un sentiment d’insécurité constant dans l’exercice du métier de professeur.

Pourtant, à en croire les dires de nos responsables politiques, toutes les mesures sont prises pour permettre aux enseignants d’exercer leur mission dans un climat scolaire serein. Il n’y a en effet aucune raison pour un professeur de ressentir la moindre insécurité…

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Dépôt de bilan éducatif et faillite sociale

Il semble bien loin le temps des préparatifs des Jeux Olympiques, lorsque notre pays dépensait sans retenue pour impressionner le monde et démontrer son savoir-faire. La rentrée de septembre l’a brutalement ramené à la réalité, avec une dette nationale qui alimente toutes les discussions.

Pour réduire les dépenses de l’État, tous les moyens sont étudiés, mais la fonction publique est en ligne de mire, avec, au premier plan, l’Éducation nationale, qui compte 1 million d’enseignants, soit la plus grande entreprise de France. Cela fait des années que des abus, des dépenses superflues et, surtout, le rapport coût-bénéfice des agents de la fonction publique sont dénoncés.

S’il existe des dépenses inutiles et des abus dans l’Éducation nationale, il suffit de jeter un œil à la fiche de paie des professeurs des écoles pour comprendre que ces derniers n’en bénéficient aucunement. Bien au contraire, ils en paient souvent le prix. Pour le SNALC, les enseignants ne devraient pas être, encore une fois, les cibles de sacrifices supplémentaires, mais force est de constater que c’est précisément ce qui se passe.

Les récentes décisions au sein des instances académiques (mesures de carte scolaire, mise en place des PAS, suppression des BDFC …), justifiées par des besoins d’uniformisation ou d’amélioration du système, visent en réalité à réduire les coûts, et ce sont les enseignants qui en font les frais. Ainsi, les petits avantages propres à certains départements, comme des aménagements spécifiques facilitant la direction d’école, disparaissent. Partout, on élargit les missions, on réduit les décharges horaires, on ferme des postes, on ferme des classes ou on fusionne des écoles. Faire “plus avec moins” pour grappiller des ETP (équivalents temps plein) semble le nouveau mot d’ordre. Or, l’école est déjà au bord du dépôt de bilan éducatif et en pleine faillite sociale. Aujourd’hui, le désenchantement de la profession est tel que ce métier autrefois valorisant est devenu, en quelques décennies, l’un des moins attractifs, voire l’un des plus repoussants.

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