Archives de catégorie : Carrière

Pénibilité : le bruit, source de fatigue, voire de souffrance

Le SNALC pointe en 2022 une des causes de souffrance au travail qui impacte l’ensemble des personnels et des élèves. À savoir : le bruit.

Le bruit, cause de fatigue pour les professeurs des écoles

Le bruit fait partie intégrante du quotidien des enseignants. Certains vont minimiser : « C’est dérangeant mais à la fin on s’y habitue » ; d’autres font un triste état des lieux « Le soir, j’ai fréquemment mal à la tête. Je suis épuisé. » Au-delà du constat, c’est une réalité qui ne trouve pas écho auprès de notre hiérarchie. Aucune prise en compte et encore moins de prise en charge de ce phénomène n’est faite.

Les niveaux préconisés par l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Union européenne sont éclairants, à savoir, pour les écoles, un niveau de bruit de fond ne dépassant pas les 35 décibels au sein de la classe. Malheureusement, dans les faits, il n’en est rien et on en est très loin.

Quelles sont les sources de bruit à l’école ?

Les niveaux sonores sont très élevés et les causes multiples. Une étude datant de 2009 a montré que les élèves et les enseignants sont soumis, au cours de leur journée, à une exposition supérieure à 80 décibels. Il est alors difficile d’imaginer comment les professeurs des écoles peuvent enseigner et comment les élèves peuvent apprendre.

Ceci est dû à la faible isolation phonique des parois et des fenêtres. Le bâti date et n’est pas plus isolé thermiquement que phoniquement, ne nous le cachons pas. Aussi, après six heures de cours dans le brouhaha, en maternelle notamment (ah, joies de la petite section), on finit la journée dans un triste état. Sans oublier, quand il y a des récréations successives, le bruit de la cour que le simple vitrage des années 60 ne parvient pas à atténuer. La cour de récréation est en moyenne à 88 décibels et avoisine parfois les 100. A ceci s’ajoute la nécessité d’ouvrir pour aérer les virus ou éviter de passer la barre des 46 degrés Celsius au mois de juin dans des salles de classe non-climatisées, par goût affiché et assumé du vintage.

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Rémunération des enseignants : toujours plus proche du smic

Le traitement des enseignants se rapproche de manière continue du SMIC, qui est revalorisé bien plus régulièrement et au-delà de l’inflation.

Actuellement, le traitement brut d’un pro­fesseur des écoles ou certifié stagiaire (master 2) est d’à peine plus de 1,1 fois supérieur au SMIC. Un an après, il est encore de moins de 1,3 fois supérieur au SMIC. Sans véritable mesure de revalori­sation, les enseignants débutants seront rémunérés au SMIC dans une vingtaine d’années.

Pire, les deux tranches dégressives de la prime d’attractivité (Grenelle), concentrées sur les débuts de carrières, ont aplati la courbe des rémunérations : non seule­ ment les enseignants ne commencent pas avec 2000€ net par mois, mais ce n’est qu’après 8 ans et demi de carrière, à l’échelon 6, que les PE et les certifiés atteignent tout juste cette rémunération avant impôt sur le revenu (avant la hausse du point d’indice au 1/07, il fallait jusque- là attendre l’échelon 7 après 11 ans et demi de carrière !).

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Projet de loi de finances : des chiffres qui se déchiffrent

Le SNALC a pris connaissance de la communication faite par le ministère de l’Éducation nationale sur le projet de loi de finances (PLF) 2023. Ce dernier propose au grand public et aux médias des chiffres faciles à retenir et qui paraissent impressionnants, mais qui demandent trop souvent à être décryptés.

Ainsi, quand on lit que la « revalorisation financière » correspondra à « 10 % d’augmentation en moyenne des rémunérations », il est à peu près certain que ce ne sera pas le cas, sauf à trafiquer la moyenne. Si la part consacrée à la hausse sans contrepartie de la rémunération est réellement plus importante que sous le ministre précédent, elle ne s’appliquera qu’à partir de septembre prochain, ce qui laisse le temps à l’inflation de continuer son travail en termes de perte de pouvoir d’achat sur les 12 prochains mois. Le SNALC attire l’attention sur le fait que les secondes parties de carrière risquent une fois encore de se retrouver du mauvais côté de la moyenne, et que les stagiaires sont explicitement exclus de la promesse des 2000€ dans le document, ce qui est choquant. Le SNALC demande un rattrapage salarial fondé sur une loi de programmation pluriannuelle.

Sur le pacte invitant à travailler plus pour gagner plus et qui ne constitue toujours pas une revalorisation, dire que l’augmentation totale « pourra atteindre 20 % en moyenne pour les enseignants volontaires » n’a aucun sens. Le SNALC continue de demander que l’enveloppe prévue pour le pacte, ainsi que celle (qui a fondu) du fonds d’innovation, soient reversées dans la part inconditionnelle. Il en va de même pour le financement du Service National Universel (SNU) : cet argent serait bien mieux employé à améliorer l’attractivité de nos métiers.

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