Archives de catégorie : Carrière

Professeurs des écoles : qui a vraiment touché la prime COVID ?

En 2020, certains PE ont connu une hausse de leurs revenus grâce à la prime Covid.

En effet, 80% des 35 000 bénéficiaires de cette prime étaient des professeurs des écoles qui ont assuré l’accueil des enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise.

Ces enseignants ont fait preuve d’un grand dévouement en s’occupant de ces enfants dans des conditions sanitaires très aléatoires, face à une maladie mal connue, avec des amplitudes horaires très larges et en continuant souvent à assurer l’enseignement à distance pour leurs élèves habituels.

Pour rappel, une présence inférieure à 4 jours ne rendait pas éligible au versement de la prime, ce qui est tout bonnement injuste, les collègues volontaires ne l’ayant découvert qu’après. Il n’y a pas de petit engagement et chacun a aidé à la mesure de ses moyens.

Entre 4 et 9,5 jours, la prime était de 330 €, entre 10 et 15,5 jours elle était de 660 € et au-delà elle était de 1000 €.

Au final, 9% des professeurs des écoles ont pu bénéficier de cette prime qui a été versée en août ou en septembre.

Si cette prime a permis à quelques professeurs des écoles de gagner en pouvoir d’achat en 2020, n’oublions pas qu’il ne s’agissait que d’une prime ponctuelle et qu’elle n’a remplacé en aucune manière la hausse de salaire généralisée à laquelle nous sommes en droit de prétendre.

Bientôt 2021

Le mois de décembre 2020 est entamé et nous nous approchons enfin, tant bien que mal, de 2021. Cette année de 2020 fut pour beaucoup d’entre nous une année noire. Le confinement et la crise sanitaire ont mis nos nerfs à rude épreuve. Si contrairement à certains actifs du secteur privé, notre statut de professeur nous a permis d’échapper financièrement au pire, moralement cela a été très difficile.

Puisse 2021 nous apporter un peu de réconfort… Cela ne s’annonce pourtant pas très bien et les indicateurs que nous pouvons avoir au travers des réunions qui se bousculent en cette fin d’année au ministère nous laissent présager du pire.

Côté sanitaire, nous avons de fortes chances de garder le masque pendant encore de longs mois et des périodes de confinement partiel sont probables. Et devant le manque criant d’enseignants, malades ou vulnérables, le recrutement de contractuels explose. C’est inquiétant certes, mais le plus inquiétant est le recours de plus en plus massif aux contractuels que l’Education Nationale institutionnalise et qui peu à peu forment un nouveau corps d’enseignants bien plus corvéables et rentables économiquement.

Lire la suite

Une école de la confiance ? À certaines conditions, oui

L’école de la confiance est devenue une marque déposée. Et surtout un outil de communication d’un ministre ayant le sens de la formule, rarement magique. La bienveillance n’est que trop rarement appliquée à ceux qui œuvrent en ses murs : les professeurs des écoles. Elle est pourtant exigée, mais sans contrepartie.

Observatoire aveugle

Jamais notre profession n’aura été autant observée. Notre ministre de l’observatoire devrait enlever ses œillères et tirer les conclusions évidentes pour tous. Afficher la volonté de reconnaître nos compétences et vouloir renforcer notre légitimité face à la communauté éducative ne suffit pas. Sur le terrain, les déclinaisons de cette volonté vont à contre-courant de la finalité exprimée. Quand cessera-t-on de réduire les enseignants à de simples membres de la communauté éducative ? Par leurs savoirs et leur savoir-faire, ils sont des experts, et à l’école leur parole devrait primer sur celle des parents. Dans les faits – et c’est un comble – les enseignants en sont réduits à écouter, et parfois à devoir suivre, les directives des parents et/ou les injonctions de supérieurs hiérarchiques n’ayant jamais eu de classe. Nous sommes entre le marteau et l’enclume, les mains liées dans le dos.

Dialogue et bouchons de cire

Quand notre ministre prétend entendre les enseignants et leurs problématiques, il serait opportun de commencer par retirer les bouchons de cire afin d’écouter l’avis des élus des personnels, qui sont les plus au fait des besoins de la profession. Force est de constater que le dialogue social n’est plus qu’un monologue médiatique.

Lire la suite