Archives de catégorie : Carrière

Nos propositions pour revaloriser les rémunérations

Le ministère de l’Éducation nationale se rend aujourd’hui lui-même à l’évidence de l’ampleur de la perte que devront subir les enseignants si le système de retraite universel par points leur est appliqué avec leur niveau actuel de rémunération, comme nous l’avons montré dans le dossier spécial retraites de la QU 1434. C’est pourquoi il envisage une compensation – non pas cependant par rapport à leur niveau de pension actuel, mais par rapport à ce que percevront les cadres A des autres fonctions publiques dans le nouveau système…

Ainsi, le ministère s’aperçoit que le faible régime indemnitaire des enseignants est un problème pour le futur calcul de leur pension, mais ne considère absolument pas qu’en soi, la revalorisation des salaires dans l’Éducation nationale est nécessaire. Cela est d’autant plus évident que cette compensation annoncée ne s’appliquerait pas sans la contrepartie d’une redéfinition du temps de travail et des missions des enseignants. Une « compensation » qui ne permettrait pas de conserver les mêmes pensions, et qui impliquerait une nouvelle augmentation de la charge de travail, porterait bien mal son nom et est évidemment inacceptable.

La vision du SNALC est tout autre. Si les rémunérations dans le MEN sont scandaleusement basses pour le niveau de qualification exigé – et c’est désormais de notoriété publique -, elles le sont d’abord pendant les quarante et quelques années que dure une vie active. La priorité du gouvernement devrait donc être de revaloriser fortement ces rémunérations pour les mettre en adéquation avec ce que perçoivent, pour les enseignants, leurs collègues de l’OCDE (dont la charge de travail est d’ailleurs moindre en moyenne) et les autres agents de catégorie A. Une revalorisation juste et méritée est la condition sine qua non pour garantir un niveau de pension convenable, une fois qu’elle sera appliquée à tous les échelons.
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Concours : professeurs formatés, savoirs évaporés

Les épreuves du futur CAPES et du futur CRPE ont été présentées le 20 novembre aux organisations syndicales. le SNALC s’est assuré que l’agrégation ne subira pas de dégradation (pour le moment…), mais est très pessimiste sur la concertation à venir sur les professeurs de lycée professionnel et d’EPS.

Le SNALC condamne le fait que, dès 2022, les connaissances disciplinaires ne seraient plus évaluées qu’à travers une seule épreuve d’admissibilité. Au CRPE, elle concernerait en même temps le français et les mathématiques. La seconde épreuve d’admissibilité serait didactique, avec ordinateur et connexion internet. Ces deux épreuves ne compteraient que pour 30% de la note finale. L’admission consisterait en un oral didactique et en un entretien où le candidat montrerait sa connaissance du système et du rôle de fonctionnaire.

Ces épreuves témoignent d’une vision de nos concours et de nos métiers proprement hallucinante.

Pour le SNALC, les professeurs sont des professionnels dont la qualité première est la maîtrise des savoirs disciplinaires, qui fonde leur autorité et leur permet de transmettre et d’élever au sens noble du terme en exerçant, en conscience, leur liberté pédagogique.
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La réforme de la fonction publique ou la république en marche arrière

Ainsi donc, adieu les commissions et formations paritaires et les groupes de travail où étaient présentées les promotions, nominations et mutations des professeurs. Le gouvernement a choisi d’effectuer toutes ces opérations dans le secret des cabinets, à l’abri des regards indiscrets des organisations syndicales.

Pour ce qui est des mutations, sans aller jusqu’à soupçonner des velléités de favoritisme envers des individus ayant la cote auprès de leurs supérieurs, l’administration se prive ainsi du contrôle des barèmes ainsi que d’informations d’ordre tant personnel que professionnel sur les candidats qui lui permettraient d’ajuster au mieux les nominations aux profils des candidats. Et ce n’est pas une clause de style : encore en 2019, vos commissaires paritaires ont signalé de multiples erreurs de barème au mouvement général, et relevé des incompatibilités dans les propositions faites dans les mouvements spécifiques, ce qui a évité par exemple la nomination de professeurs sur des postes déjà attribués.

Pour les collègues qui se portent candidats, le ministère ressemblera encore un peu plus au Château de Kafka, et leur sentiment d’incompréhension envers la décision les concernant qui leur sera signifiée sera encore un peu plus prononcé faute d’en connaître la justification que leurs commissaires paritaires auraient pu obtenir au cours d’une commission ou d’un groupe de travail.
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