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La réforme des retraites

Comme le SNALC l’a toujours craint, ce sont bien les fonctionnaires et parmi eux les professeurs qui seront victimes du futur système, sauf à multiplier les heures supplémentaires à condition d’en être physiquement capables. Et l’on n’évoque même pas les professeurs des écoles, les plus grands perdants de la réforme annoncée.

1. LA QUESTION DE L’ÂGE
Passons rapidement sur l’inutile polémique relative à l’âge de départ en retraite. Dès lors qu’on nous berçait de l’âge légal, de l’âge pivot et de l’âge d’équilibre, et de l’âge auquel s’appliquerait la décote ou la surcote, la cause était entendue : l’âge « normal » de départ à la retraite passera de 62 à 64 ans. M. DELEVOYE qui avait menacé de démissionner si on abandonnait l’âge légal de 62 ans a changé d’avis. L’annonce faite par le Président de la République a désarçonné les spécialistes : la question de l’âge serait mise de côté et remplacée par la durée de cotisation. Or, les personnels de l’éducation nationale commençant leur carrière aux environs de 22 à 25 ans, la termineraient aux environs de 67 ou 68 ans, en particulier pour les professeurs. Où est le progrès ?
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Une pizza et un cinéma par mois

Lors de sa conférence de presse de rentrée, mardi 27 août, notre Ministre a présenté les trois défis pour les années scolaires à venir : l’égalité des chances, le bien-être au travail et la question environnementale.

Dès le début de son allocution, il a affirmé que « le bien-être au travail des professeurs conditionne la réussite des élèves. ». Le SNALC est bien d’accord sur ce point.

Pour notre Ministre, l’amélioration des conditions de travail repose sur deux volets, l’un immatériel et l’autre matériel.

Le volet immatériel « à la base de tout » concerne le prestige du professeur. La vision que la société a des professeurs doit changer et cela passerait notamment par la protection des personnels. Un référent violence en milieu scolaire sera nommé aux côtés de chaque IA-DASEN et une circulaire est à venir sur les violences verbales et physiques. Le SNALC a réagi immédiatement lors des vacances de la Toussaint 2018 en dénonçant la violence minimisée et étouffée par la hiérarchie, et attend maintenant des actes.

Le volet matériel, devenu primordial pour les collègues, n’a été abordé qu’en deuxième position. Au programme : prime Rep+ portée à 2000 euros, heures supplémentaires défiscalisées (quasi inexistantes chez les PE) et poursuite du PPCR avec augmentation de la grille indiciaire (300 euros brut annuel selon le Ministre soit une pizza et un ciné par mois !). Toutes ces mesures sont des revalorisations en trompe l’œil.

Les professeurs de l’éducation prioritaire et particulièrement ceux de CP et CE1 ont réellement pu sentir une amélioration, par leurs primes et le dédoublement. Mais pour les autres professeurs ? Est-ce cela la revalorisation de la profession, toute la profession ? Et comment supporter d’entendre notre Ministre déclarer : « La réforme des retraites sera l’occasion de travailler tranquillement sur la revalorisation » ?

Travailler pendant les vacances !

Comme nous le redoutions depuis des années, le ministère vient d’arriver à ses fins : faire travailler les professeurs pendant les vacances, sous prétexte de les former ou de parfaire leur formation !

En application de la toute récente loi, il vient d’instituer jusqu’à cinq jours de formation obligatoire pendant les vacances scolaires. Mais pour faire passer la pilule, il a décrété qu’ils seront rémunérés.

Désormais, nos collègues devront être informés au début de l’année scolaire s’ils devront consacrer une partie de leurs congés de l’année (Toussaint, Noël, février ou printemps) à cette formation qu’elle leur plaise ou non, qu’elle corresponde à leurs besoins ou non.

Noter toutefois que la rémunération ne sera versée qu’en fin d’année la plupart du temps !

Le taux de l’allocation est de 20 euros (brut) de l’heure dans la limite de 60 euros par demi-journée et de 120 euros par journée.

Les plus anciens de nos collègues se souviennent de la création en 1989 par Michel Rocard de la C.S.G. : son montant n’était que de 1,1% sur les revenus. Il est aujourd’hui de 9,2 %. Qui sait si ces 5 jours resteront au nombre de 5 dans les années futures !