Archives de catégorie : Carrière

Souffrance des personnels : assez !

Le SNALC est atterré par l’annonce du suicide (communication du procureur de Béziers) d’une conseillère principale d’éducation du lycée Jean-Moulin à Béziers (Hérault) le 16 avril dernier.

L’Institution se doit de réagir face à ce que nous pouvons aisément considérer comme un « France Telecom » bis : bis repetita non placent[1] ? Il s’agit du 6e suicide dans cet établissement en 11 ans. Le doute n’est plus permis. Ce drame fait tristement écho à celui de Jean Willot.

Plus question de mettre ce type d’acte sur le dos de la fragilité des personnes mais sur celui de l’Institution qui met en danger, chaque jour un peu plus, la santé physique et psychologique de ses personnels. Il est temps de libérer la parole et d’admettre la défaillance du système.

C’est pourquoi le SNALC réitère sa demande, à savoir la mise en place d’une véritable médecine du travail et d’une prise en compte sincère de la souffrance des personnels à travers une politique dédiée et efficace.

Lire la suite

L’arlésienne de l’indemnité de résidence

Les fonctionnaires, donc tous ceux de l’Éducation nationale, ne cherchent plus à savoir ce que signifie sur leurs feuilles de paie la ligne « indemnité de résidence ». Pourtant, en ces temps de demande de pouvoir d’achat, la question mérite d’être soulevée.

A l’origine, ces différences étaient dues aux zones où les bombardements avaient été plus ou moins intenses durant la guerre et donc où la crise du logement avait été plus ou moins grave. Après les années 1960, la plupart de ces indemnités ont été intégrées dans les traitements à l’exception de trois zones, celles où l’État a maintenu une indemnité égale à 3 % du traitement brut, celles où l’indemnité est égale à 1 % et celles où il n’y a aucune indemnité.

Ces différences ne servent pas à pallier la différence du coût de la vie entre telle et telle région. La preuve en est que le taux de cette indemnité est de 3 % pour Toulon et son unité urbaine multicommunale alors qu’il n’est que de 1% pour Nice1. Or, personne n’affirmera que le coût de la vie est moins élevé à Nice qu’à Toulon !

Lire la suite

Une fonction publique meilleure sans fonctionnaires ?

Les premières lignes de l’exposé des motifs de ce projet de loi sont aussi alléchantes que la vitrine d’un chocolatier un jour de Pâques.

Ayez confiance, approchez, salivez… le projet est soigneusement présenté : il est d’abord question de la reconnaissance due aux agents si «attachés aux valeurs du service public», ainsi que de leurs perspectives d’évolution, de l’équité et l’égalité dans leur gestion, de l’amélioration de leurs conditions de travail, de la promesse d’une fonction publique redevenue attractive où les conditions de travail seraient enfin sérieusement prises en compte.

Mais qui a déjà souffert d’indigestion de précédentes réformes trompeusement présentées pressent ce que contiennent ces confiseries ainsi emballées. Pour les papilles averties, l’amertume l’emporte sur la gourmandise au goût de certaines mentions : il s’agit par exemple de «développer des leviers managériaux » permettant de disposer de «vrais chefs d’équipe» pouvant «recruter [localement]» avec une «nouvelle souplesse» et sans avoir à rendre compte «systématique au niveau national» pour un service public «de meilleure qualité». On traduit : le chef recrute lui-même des contractuels précaires à gestion flexible sur des emplois permanents de fonctionnaires, qui sont rémunérés selon leur performance (ou l’idée qu’il s’en fait) et l’on entend ainsi retrouver enfin la qualité et la réactivité du service public.

Un peu plus loin, on découvre que les fonctionnaires désireux de muter ou d’être promus se verront désormais informés de la décision de l’institution, sans que celle-ci soit examinée par la CAP – où les syndicats rattrapent pourtant toujours des erreurs, des anomalies et des oublis suspects. Et cette «innovation» est déguisée derrière la promesse de «simplifier» (sic !) les mutations, les promotions, l’avancement des agents en «supprimant les CAP».

Ce projet de loi, qui n’a même pas recueilli l’unanimité parmi les représentants de l’État employeur, a été rejeté par tous les syndicats du CCFP du 15 mars, qui ont refusé de siéger – à l’exception de la CFDT (SGEN).

Retrouvez le dossier complet :

  • Titre 1 : Promouvoir un dialogue social plus stratégique et efficace dans le respect des garanties des agents publics.
  • Titre 2 : Transformer et simplifier le cadre de gestion des ressources humaines pour une action publique plus efficace.
  • Titre 3 : Simplifier et garantir la transparence et l’équité du cadre de gestion des agents publics.
  • Titre 4 : Favoriser la mobilité et accompagner les transitions professionnelles des agents publics.
  • Titre 5 : Renforcer l’égalité professionnelle.

C’est ici dans la quinzaine universitaire du 22 mars 2019