Archives de catégorie : Direction

Loi Rilhac : la face cachée des décrets d’application

Après une première loi avortée à l’été 2019, deux ans de cheminement démocratique et plus d’un an d’intenses réflexions, des décrets d’application découlant de la loi Rilhac vont enfin être publiés.

Des éléments vont dans le bon sens :

  • Bonification d’ancienneté de 3 mois pour chaque année de fonction de direction assurée ;
  • Formation préalable à la prise de fonction et reconnaissance implicite du métier;
  • Possibilité d’aménagements d’assiduité pour les petites sections sans passer par l’IEN.

Le SNALC est beaucoup plus circonspect sur d’autres mesures : les nouveaux PPMS ne seront plus à rédiger mais les anciens (99 % des existants) sont évidemment toujours à réactualiser ; la fameuse autorité « fonctionnelle » n’est toujours pas clairement définie et les missions relatives au fonctionnement et au pilotage pédagogique de l’école ont certes le mérite d’inscrire noir sur blanc des missions déjà exercées, mais cela va engendrer des attendus de l’institution.

Deux articles du projet de décrets nous ont alertés en ce sens.

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Vers une autre direction

L’actualité du moment est marquée par les décrets autour de la direction d’école qui commencent à voir le jour. Ces décrets d’application inquiètent le SNALC depuis les prémices de la loi Rilhac, même s’il reconnaît volontiers que les écoles de grande taille puissent avoir besoin d’un mode gestion semblable à celui de petits collèges de taille similaire. Pour autant, les structures premier degré de plus de 20 enseignants représentent une toute petite partie des écoles et la majorité d’entre elles a besoin avant tout d’une vraie cohésion dans les équipes pour fonctionner. Et cela s’annonce mal.

C’est pourtant bien une autorité dite « fonctionnelle » qui sera donnée à tous les directeurs et directrices pour leur permettre d’assurer « le bon fonctionnement de l’école ». Cette autorité les obligera, souvent malgré eux, à faire des choix qui influeront forcément sur les conditions de travail quotidiennes des équipes. Alors que bon nombre d’enseignants, directeurs ou adjoints, nous écrivent déjà pour nous faire part de relations très tendues entre collègues, on imagine l’ampleur des tensions et conflits qui vont s’installer sous peu dans certaines écoles.

Mais quel sera réellement le pouvoir du directeur d’école ? Cela reste encore et toujours flou. Déjà ci et là, des propositions de lois tendent à donner un pouvoir (hiérarchique) au directeur de l’école, qui lui permettrait d’évaluer ses collègues par exemple. Sans aller jusqu’à imaginer qu’il pourrait être demandé à un directeur de donner des appréciations « à consolider » ou « excellent » à des collègues de son école, nul doute que l’autorité dite fonctionnelle obligera ces mêmes directeurs à « recadrer » d’une manière ou d’une autre des collègues qui ne suivraient pas ses directives.

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Décrets direction d’école : petits gains, grosses pertes

Après deux réunions de concertation avec les syndicats élus en CSA MEN, la DGRH du Ministère a exposé, au gré des alinéas de quelques projets de décrets d’application de la loi RILHAC, quelques gains, certes appréciables, relatifs à la fonction de directrice ou de directeur d’école. Cependant, ils ne font en aucun cas oublier les altérations prévisibles de la fonction découlant des propositions du ministère. Et cela, le SNALC ne peut s’y résoudre.

Un constat comme point de départ

La fonction de directeur d’école attire de moins en moins. Le phénomène n’est pas nouveau, et il va crescendo au regard d’un alourdissement progressif des missions inhérentes à la direction. Aussi, les jeunes fuient la fonction, à l’exception près du compromis à courte durée qui consiste à prendre la charge d’une direction pour éviter une mutation trop lointaine dans le département. Les anciens, eux, s’accrochent et attendent la retraite comme la pluie en plein désert ou, si la retraite est encore trop lointaine, optent pour une fonction qui minera moins leur vie personnelle et leur garantira un minimum de qualité de vie. Le Ministère a complètement oublié les constats qu’il avait lui-même faits sur la surcharge de travail de la direction d’école. Le SNALC lui a donc rappelé que les directeurs sont à la limite du burn-out et que le transfert des missions de l’IEN vers le directeur n’est pas compensé par le retrait d’autres missions. Une fois de plus, le SNALC a insisté sur la nécessaire simplification des tâches qui incombent aux directeurs d’école mais aussi sur le besoin de secrétariat administratif pérenne et formé, quitte à le partager sur les petites structures.

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