Archives de catégorie : Ecole

Part modulable REP+: quand l’un aura plus, le voisin aura moins

Le SNALC est opposé au principe des primes qui divisent les personnels en raison de leur répartition inégale.

Pour rappel, la prime REP+ est réservée aux personnels exerçant dans les établissements situés dans les zones d’éducation prioritaire. Le SNALC dénonce l’exclusion de certains agents : les AESH, les AED, les psychologues scolaires, les CPC, les secrétaires, toutes ces personnes qui exercent sur le même terrain mais qui ne sont malheureusement pas éligibles à la prime REP+.

Suite à une décision ministérielle, la part fixe de la prime REP+ va être créditée d’une part dite modulable. Cette part variable est la même pour tous les enseignants d’un même établissement. Mais les services académiques vont « arbitrer » et « classer » les établissements :

  • dans 25 % des établissements REP+, les agents percevront une part modulable de 200 euros net par an ;
  • dans 50 % des établissements REP + les agents percevront unepart modulable de 360 euros net par an ;
  • dans 25 % des établissements REP + les agents percevront une part modulable de 600 euros net par an.
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Évaluations d’écoles et d’établissements : de grandes divergences et des désespérances

Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons comment doivent se passer ces évaluations et quel but elles sont censées servir.

Après une phase d’auto-évaluation, l’école ou l’établissement reçoit des visiteurs qui viennent observer des cours et échanger avec les différents personnels de l’établissement et autres membres de la communauté éducative (en gros, avec des parents d’élèves). Grâce à ces deux phases d’évaluation, une sorte de rapport est établi qui permet à l’équipe de bâtir son projet, lui-aussi, d’école ou d’établissement.

Ce processus semble se dérouler plus ou moins bien selon les lieux où il a lieu. Il y a des IEN et des chefs d’établissement qui ont bien compris que les questionnaires proposés par l’Education Nationale pour la phase d’auto-évaluation ne tiennent pas la route. En effet, ils confinent à l’auto-flagellation pour les enseignants et sont de véritables enquêtes de satisfaction en direction des élèves et de leurs parents. Donc, les personnels encadrants raisonnables s’en détachent et proposent une réflexion d’équipe.

De même, concernant la deuxième phase, certaines académies ont pris le parti de proposer à des enseignants dont l’établissement a été évalué de se joindre aux groupes d’évaluateurs externes afin de visiter d’autres établissements. Et elles le font sans trier les professeurs pour ne garder que les plus dociles et les plus acquis « à la cause ».

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Troubles dys : une fatalité d’opérette ?

« Hélène.
– Qu’est-ce que je vous disais, la Fatalité.
Calchas.
– C’est votre excuse… »

La Belle Hélène
Opéra-bouffe en trois actes de Jacques Offenbach
Paroles de Henri Meilhac et Ludovic Halévy

Chez Offenbach, la Fatalité est l’excuse idéale d’Hélène, pour sa cuisse légère, lorsqu’elle abandonne son mari Ménélas pour suivre le beau Pâris. Les troubles dys, depuis quelques décennies, offrent eux aussi une excuse confortable, une Fatalité d’opérette, à l’échec scolaire cette fois.

En France, le nombre d’orthophonistes a augmenté de 72 % entre 1995 et 2010. En 2013, dans son essai A l’école des dyslexiques. Naturaliser ou combattre l’échec scolaire ?, la maîtresse de conférence Sandrine Garcia montre que le diagnostic de dyslexie s’applique le plus souvent à des élèves dont les difficultés de lecture trouvent leur origine dans les modalités d’apprentissage auxquelles ils ont été confrontés, et non pas dans « des troubles spécifiques de l’apprentissage de la lecture » attribués à des déficits propres à l’enfant et que cette situation aboutit à une médicalisation abusive des difficultés prise en charge par des professionnels extérieurs à l’école, prêts à « traiter » le handicap prétendu « naturel » qui serait celui de l’enfant. [1]

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