Archives de catégorie : Ecole

Éducation prioritaire : une expérimentation sans moyens

Le SNALC a suivi l’audition de la secrétaire d’État Nathalie Élimas ce matin au Sénat. Cette dernière a présenté les grandes lignes de l’expérimentation sur l’éducation prioritaire qui doit être menée à la rentrée prochaine dans trois académies.

Le SNALC, auditionné le 20 novembre dernier sur le sujet, avait posé la question du financement de cette expérimentation. Il n’avait à l’époque pas obtenu de réponse. Nathalie Élimas a donc enfin répondu à cette question aujourd’hui : l’expérimentation se fera « à moyens constants ».

Pour le SNALC, ce simple fait disqualifie l’ensemble du projet. Nous demandons donc l’abandon immédiat de cette expérimentation, qui n’aura d’autre effet que de prendre des moyens financiers et humains dans des écoles et établissements qui en ont besoin pour les redistribuer sur des critères pour le moment loin d’être précis, tellement ils sont nombreux. Enfin, une expérimentation sur une unique année scolaire n’aura clairement aucune valeur au niveau de son évaluation, et toute généralisation ne pourrait donc se faire qu’au doigt mouillé.

Le SNALC continue de demander l’inclusion des écoles orphelines et des lycées dans la politique d’éducation prioritaire, mais sur des moyens supplémentaires et avec un réel cadrage national.

Professeurs des écoles : la nouvelle brigade du masque

Le 29 octobre 2020, la nouvelle est tombée. La situation sanitaire impose le masque dès 6 ans à l’école. Les enseignants, connaissant bien leurs élèves et les difficultés de porter un masque toute la journée, ont immédiatement tiré la sonnette d’alarme.

Dispositif efficace ?

Entendons-nous bien. Le SNALC ne remet pas en cause l’utilité du port du masque pour les élèves afin de réduire la propagation virale, le système hospitalier implosant. En revanche, nous pouvons questionner le choix qu’a fait le ministère de ne pas accompagner ce port du masque d’autres mesures.

Si, sur le papier, le port du masque pour tous semble efficace, les PE savaient que cette mesure serait difficilement applicable à l’école. Comment imaginer que des enfants de 6 ans pourraient supporter le masque à longueur de journée, y compris pendant les récréations ?
Comment imaginer qu’à aucun moment ils ne le toucheraient, ne le retireraient, ne le perdraient ? Les enfants sont incapables de porter durablement et correctement le masque. Leurs erreurs anéantissent les effets d’un port de masque rigoureux. Même avec bonne volonté et pédagogie, nous ne pouvons pas empêcher les plus jeunes de toucher et retirer un masque qui les gêne, les gratte, les irrite. Par ailleurs, il est impossible d’aider nos élèves en manipulant leurs masques, au risque d’être contaminés ou de contaminer l’enfant.
Mais là encore, ce n’est qu’une partie du problème. Car au lieu de faire classe, nous devons nous occuper des masques oubliés, perdus, volés, échangés, tombés par terre, trop petits, trop grands, déchirés, mal portés… et de toute la communication envers les parents qui en découle.

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Relation parents-enseignants : regardons la réalité en face

Lors de la première séance du groupe de travail sur la refonte de la relation parents-enseignants, le SNALC a rappelé l’importance d’une bonne relation entre les parents et l’école. Il a aussi tenu à signaler que des dysfonctionnements existent, qui mettent parfois en danger des collègues (ou des parents et des élèves, d’ailleurs).

Aussi, lorsqu’il s’est aperçu que ses mises en garde ne figuraient pas dans le relevé de conclusions de la première séance, le SNALC a demandé que ce dernier soit modifié.

Le ministère s’est montré gêné aux entournures et le SNALC a dû faire face à certains syndicats, censés représenter les enseignants, pour qui ce n’était même pas un sujet.

Visiblement, seul le SNALC constate que la relation parents / enseignants est parfois dysfonctionnelle voire dangereuse.

Visiblement, seul le SNALC a été alerté par des collègues pouvant se sentir oppressés par la présence croissante, parfois invasive, de certains parents d’élèves.

Visiblement, seul le SNALC s’inquiète que de plus en plus souvent des parents aillent jusqu’à remettre en cause la pédagogie des enseignants.

Chose rare, le SNALC a quitté la réunion. Il ne tient pas à perdre son temps alors qu’un sujet d’importance est abordé de façon non conforme à la réalité. Ce n’est rendre service ni aux enseignants, ni aux élèves, ni aux parents. Et ça ne permettra certainement pas d’améliorer les relations entre nous.