Archives de catégorie : Ecole

Une école de la confiance ? À certaines conditions, oui

L’école de la confiance est devenue une marque déposée. Et surtout un outil de communication d’un ministre ayant le sens de la formule, rarement magique. La bienveillance n’est que trop rarement appliquée à ceux qui œuvrent en ses murs : les professeurs des écoles. Elle est pourtant exigée, mais sans contrepartie.

Observatoire aveugle

Jamais notre profession n’aura été autant observée. Notre ministre de l’observatoire devrait enlever ses œillères et tirer les conclusions évidentes pour tous. Afficher la volonté de reconnaître nos compétences et vouloir renforcer notre légitimité face à la communauté éducative ne suffit pas. Sur le terrain, les déclinaisons de cette volonté vont à contre-courant de la finalité exprimée. Quand cessera-t-on de réduire les enseignants à de simples membres de la communauté éducative ? Par leurs savoirs et leur savoir-faire, ils sont des experts, et à l’école leur parole devrait primer sur celle des parents. Dans les faits – et c’est un comble – les enseignants en sont réduits à écouter, et parfois à devoir suivre, les directives des parents et/ou les injonctions de supérieurs hiérarchiques n’ayant jamais eu de classe. Nous sommes entre le marteau et l’enclume, les mains liées dans le dos.

Dialogue et bouchons de cire

Quand notre ministre prétend entendre les enseignants et leurs problématiques, il serait opportun de commencer par retirer les bouchons de cire afin d’écouter l’avis des élus des personnels, qui sont les plus au fait des besoins de la profession. Force est de constater que le dialogue social n’est plus qu’un monologue médiatique.

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La disparition des REP programmée pour 2020 refait surface pour 2022

Dès son arrivée, le gouvernement d’Edouard Philippe donne mission à Ariane Azéma, Inspectrice Générale de l’Éducation nationale et à Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po à Lille, d’établir un rapport intitulé « Territoires et Réussites ». Ce rapport fut posé sur le bureau de Jean-Michel Blanquer le 4 novembre 2019, et ses préconisations devaient être mises en application à la rentrée 2020. Un temps mis de côté, il fut néanmoins vite ressorti puisque Nathalie Elimas, Secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire, a publiquement abordé sa mise en place dans Le Parisien du 22 novembre 2020 : « Nous souhaitons sortir de cette logique de zonage pour donner des moyens aux établissements en fonction de leur projet ». « En parallèle, je lance une expérimentation afin de tester le nouveau dispositif : des contrats de 3 ans, passés entre l’école ou l’établissement et le rectorat, avec une clause de revoyure pour les prolonger si besoin. Ce travail très fin sera fait académie par académie, mais avec un cadrage et une grille d’indicateurs nationaux. L’expérimentation aura lieu dans 3 académies à la rentrée 2021 : Lille, Marseille et Nantes. Le nombre d’établissements concernés sera fixé avant la fin décembre. »

Constat et propositions du rapport Azéma Mathiot

Le bilan réalisé sur les REP et REP+ par la DEPP dresse un portrait aux résultats plutôt décevants. En effet, les supplémentations apportées en zone urbaine uniquement ont un impact très relatif, les écarts entre le reste des élèves et ceux des zones prioritaires pouvant aller de 10 à 20 points.

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Éducation prioritaire : une expérimentation sans moyens

Le SNALC a suivi l’audition de la secrétaire d’État Nathalie Élimas ce matin au Sénat. Cette dernière a présenté les grandes lignes de l’expérimentation sur l’éducation prioritaire qui doit être menée à la rentrée prochaine dans trois académies.

Le SNALC, auditionné le 20 novembre dernier sur le sujet, avait posé la question du financement de cette expérimentation. Il n’avait à l’époque pas obtenu de réponse. Nathalie Élimas a donc enfin répondu à cette question aujourd’hui : l’expérimentation se fera « à moyens constants ».

Pour le SNALC, ce simple fait disqualifie l’ensemble du projet. Nous demandons donc l’abandon immédiat de cette expérimentation, qui n’aura d’autre effet que de prendre des moyens financiers et humains dans des écoles et établissements qui en ont besoin pour les redistribuer sur des critères pour le moment loin d’être précis, tellement ils sont nombreux. Enfin, une expérimentation sur une unique année scolaire n’aura clairement aucune valeur au niveau de son évaluation, et toute généralisation ne pourrait donc se faire qu’au doigt mouillé.

Le SNALC continue de demander l’inclusion des écoles orphelines et des lycées dans la politique d’éducation prioritaire, mais sur des moyens supplémentaires et avec un réel cadrage national.