Archives de catégorie : Ecole

Quand le désherbage s’impose

Certains jardiniers maîtrisent l’art du travail de la terre et de sa préparation pour que les futurs semis donnent les meilleurs légumes. Ils ont le souci du travail bien fait, leur jardin est toujours impeccable et aucune petite motte de terre ne semble être là par hasard. À la vue d’un potager entretenu et fraîchement semé, on imagine déjà la délicieuse saveur des repas à venir. Cependant, la désillusion est parfois grande lorsque l’on réalise que les apparences étaient trompeuses et qu’à défaut de légumes savoureux, le jardin, après quelques mois, ne donne finalement que des légumes insipides et des mauvaises herbes.

En creusant un peu, le SNALC a décortiqué les graines semées dans le premier degré il y a quelques semaines par l’actuel Premier ministre. Le constat est clair : c’était de la mauvaise graine. Cependant, tout a été semé, et très vite, de telle manière que le successeur de Gabriel Attal n’ait plus qu’à s’occuper de l’arrosage et de la fertilisation (médiatique) du terrain afin d’obtenir une récolte voulue pour septembre.

Nul doute que la soupe, qui nous sera, non pas servie, mais imposée à la rentrée 2024, aura un goût plus qu’amer. Le goût de la fin de la liberté pédagogique des enseignants par l’uniformisation des pratiques pour répondre, non plus à la réalité du terrain, mais à des critères chiffrés dépourvus d’objectivité. Bref, un pas de plus vers une gestion purement comptable et managériale de l’école publique : telle une entreprise, elle doit désormais se focaliser sur des objectifs plus quantitatifs que qualitatifs, au détriment de la santé mentale et physique de ses employés.

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Obligation vaccinale pour les élèves

En cette période hivernale propice aux grippes, gastro-entérites et autres « joyeusetés », le SNALC rappelle que la vaccination contre certaines maladies est obligatoire pour les élèves, comme le mentionne le décret n° 2018-42 du 25 janvier 2018. L’article L3111-2 du Code de la sante publique établit une liste de vaccins obligatoires contre onze maladies.

C’est au directeur de vérifier le carnet de santé du futur élève au moment de son admission à l’école, mais que faire en cas d’enfant non vacciné ou de refus parental ?

Lorsque les vaccinations obligatoires n’ont pas été réalisées, on peut procéder à une admission provisoire dans ONDE pour une durée de 3 mois afin de laisser le temps aux parents d’engager les démarches nécessaires. En cas de défaut persistant, l’école est juridiquement en droit d’exclure l’enfant de la structure scolaire, aussi longtemps que la situation vaccinale ne sera pas clarifiée.

Cependant, cette disposition est en contradiction avec l’instruction obligatoire d’un enfant puisque le refus de vaccination ne peut légitimer une scolarisation à domicile. Ainsi, devant l’impossibilité d’exclure effectivement un élève, le SNALC conseille aux directeurs concernés de contacter l’IEN pour signaler la situation et engager des démarches plus contraignantes (lettre recommandée, information préoccupante, signalement).

Une fois de plus, c’est au directeur de pallier une pénurie puisque les médecins scolaires ont presque disparu dans de nombreux départements. Les quelques-uns qui restent, submergés par toujours plus de missions, ont quasiment renoncé à poursuivre un travail de vérification et de prévention auprès des élèves. Les plus anciens d’entre nous se souviennent sans doute d’avoir fait la queue dans le couloir, lorsqu’ils étaient élèves, pour voir le docteur. Pourquoi n’est-ce plus le cas aujourd’hui ?

Le SNALC réclame une embauche massive de médecins scolaires et de médecins de prévention pour les personnels ainsi qu’une définition claire de leurs missions et de leur champ d’action. La réussite scolaire d’un enfant passe aussi par une sécurisation de sa santé

Évaluations d’école : compte rendu du SNALC du 13 décembre 2023

Audience multilatérale du 13 décembre 2023
Compte rendu du SNALC

Audience demandée par un courrier commun de cinq des sept organisations représentatives, dont le SNALC.

Le ministère rappelle le cadre de la loi. Le Conseil d’Évaluation de l’École entend le caractère chronophage des évaluations, mais indique qu’il faut le « lisser sur cinq années », puisque les évaluations ont lieu tous les cinq ans. Il indique qu’il convient d’anticiper et de s’organiser sur cinq ans. Le cadre des évaluations du second degré a déjà été ajusté puisque la démarche y a commencé plus tôt ; cela pourra être fait dans le premier degré. Il se propose de prolonger l’échange avec nous. Le ministère nous propose également la fameuse notion de « partage des bonnes pratiques ».

  • la charge de travail créée par ces évaluations d’école, qui est loin d’être prise en compte par l’institution ;
  • le manque complet d’intérêt de ces évaluations pour les collègues : elle ne servent à rien !
  • la façon dont ces évaluations placent d’autres acteurs (notamment les parents) en position de clients de l’école ;
  • l’ajout de nouvelles missions et charges de travail pour les directions d’école, alors qu’on leur avait promis un allègement ;
  • les tensions potentielles avec la hiérarchie, quand bien même ce n’est pas l’IEN de la circonscription qui pratique l’évaluation externe ;
  • sa demande d’abandon de ces évaluations d’école, ou, à défaut, la demande de les organiser uniquement sur la base du volontariat.
  • La vision idyllique que le conseil d’évaluation de l’école nous propose des évaluations ayant eu lieu dans le second degré : la réalité est toute autre.
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