Échange entre le SNALC et le ministère (avec présence du ministre) suite à la réunion du 13 septembre.
L’essentiel
Le SNALC a présenté ses priorités et ses propositions sur la question de l’attractivité, et donné ses positions sur certains sujets complémentaires proposés par le ministère.
Les grands points abordés ont été la rémunération, la carrière, les mutations, le recrutement, la formation, les conditions de travail.
Alors que notre nouveau ministre a fait sa première rentrée, le SNALC sera plus que jamais vigilant quant à la politique qu’il compte mener dans le premier degré.
Nous nous inquiétons avec vous sur l’évaluationite nationale. Les collègues perdent déjà beaucoup de temps sur les évaluations de CP et de CE1, qu’il conviendrait a minima d’alléger : pourquoi donc en rajouter en CM1 ? De même, l’empilement de contraintes pédagogiques sans amélioration des conditions d’exercice, alors même que faire classe est de plus en plus difficile, ne peut que crisper à raison les professeurs des écoles.
Nous espérons en revanche que les mesures sur la gestion des élèves harceleurs à l’école primaire seront suivies d’effet. Pour le SNALC, ce n’est pas à la victime de changer d’école, et il faut passer des paroles et des bonnes intentions aux actes. Le SNALC est également prêt à travailler sur la question du concours (et de sa place) et de la formation initiale, tant que devenir professeur des écoles garantit l’obtention d’un niveau master et d’un emploi de catégorie A. Le concours en fin de M2 était une stupidité et a découragé de très nombreux étudiants.
Pour le SNALC, le système scolaire vit actuellement sa plus grande crise. La particularité de cette crise, c’est qu’elle n’est pas causée par des facteurs extérieurs, mais bien par une destruction qui vient de l’intérieur. Et ce phénomène a un impact considérable sur l’école primaire.
Il n’y a pas si longtemps encore, le concours de professeurs des écoles semblait, vu de loin, l’exemple même de quelque chose qui fonctionne bien dans notre pays. Certes, les collègues en postes connaissaient déjà l’alourdissement de leur charge de travail, la mise en charpie des RASED ou l’apparition de formes de consumérisme parental, toutes choses dénoncées à l’époque par le SNALC. Mais les chiffres étaient au beau fixe et les candidatures nombreuses. Et voici que depuis quelques années, c’est la catastrophe. Les inscriptions sont en chute libre ; plusieurs académies ne parviennent plus à recruter ; on en est à organiser trois concours différents à Créteil pour essayer de sauver les meubles. L’École ne tient aujourd’hui plus que grâce à la bonne volonté des collègues, qui empilent les missions et prennent sur eux pour tenter de faire tourner la boutique. À quel prix ? Au prix de votre santé et de vos conditions de travail.