Archives de catégorie : Snalc

CTM du 26 octobre 2022: déclaration du SNALC

Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les représentants de l’administration,
Mesdames et Messieurs les membres élus du comité,

Le SNALC tient à revenir sur les deux notes d’information publiées récemment par la DEPP (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance). Ces enquêtes — de grande qualité — portent sur le temps de travail réel des professeurs ainsi que sur le bien-être de l’ensemble des personnels. Au vu des résultats développés, il faudrait plutôt parler de mal-être et de surcharge de travail.

Le SNALC rappelle donc que le ministère dispose bien de tous les éléments de diagnostic et de bilan nécessaires pour établir des choix politiques en accord avec le réel. Et le réel vous dit clairement que l’idée d’un « pacte » en mode « travailler plus pour gagner plus » est complètement hors-sol. Nous souhaiterions que le ministre arrête de sortir chaque jour devant un média différent des idées de missions supplémentaires à nous faire faire, avant de revenir dessus le lendemain en disant qu’il s’est mal exprimé. Parfois, une heure de silence vaut mieux qu’une déclaration organisée au débotté (1). C’est pourquoi le SNALC demande que l’enveloppe prévue pour le pacte soit reversée dans celle qui sert pour la part inconditionnelle de la rémunération.

Le réel, c’est aussi la souffrance au travail de nombreux personnels, que le ministère doit prendre en compte. Dans l’organisation et le fonctionnement de l’école inclusive et des PIAL, par exemple. À ce sujet, le SNALC demande à ce que la réunion d’hier sur ce thème ait une suite, et que l’on parvienne enfin à réunir l’ensemble des acteurs de l’inclusion autour de la même table, de façon régulière, afin de trouver des solutions aux difficultés grandissantes que connaissent les professeurs, les vies scolaires, les AESH, mais aussi les élèves inclus eux-mêmes et leurs familles. Car l’inclusion au rabais est aujourd’hui une cause majeure de souffrance chez nos collègues, et ce vécu doit être connu et pris en compte par les autres acteurs.

Lire la suite

Concertations locales : le pire de la start-up Éducation

La démarche « faire notre école ensemble » est lancée !
Et accrochez-vous au pinceau, on va enlever l’échelle. Ça va secouer.

Le SNALC a lu, très attentivement, le guide intitulé « Notre école, faisons-la ensemble » et d’autres documents qui l’accompagnent sur la page Eduscol dédiée mais nous reviendrons sur lesdits documents un peu plus tard.

Concentrons-nous pour l’heure sur le fameux guide qui cadre les fabuleuses concertations que doivent ou peuvent – on ne sait plus très bien – mener les équipes.

En premier lieu, ce ne sont pas vraiment les équipes, stricto sensu, qui vont se concerter. Il va falloir échanger avec les familles, les élèves et les partenaires sous la houlette du directeur d’école ou du chef d’établissement qui pourra bénéficier de l’appui d’une équipe académique pour l’aider à organiser les débats.

L’objectif de tout ce barnum ?

Bâtir des projets pour avoir des financements. Oui, telle une myriade de petites start-ups, les écoles, les collèges et les lycées vont devoir vendre du projet pour lever des fonds. Avec pour finalités, la réussite de l’élève, la lutte contre les inégalités et le bien-être une nouvelle fois de l’élève.

Donc, si l’on résume à grands traits, il va falloir se concerter avec nos clients, d’éventuels investisseurs extérieurs avec nos PDG et des représentants de la maison mère pour que nos filiales obtiennent des budgets leur permettant de fonctionner et de remplir leurs missions.

Lire la suite

Projet de loi de finances : des chiffres qui se déchiffrent

Le SNALC a pris connaissance de la communication faite par le ministère de l’Éducation nationale sur le projet de loi de finances (PLF) 2023. Ce dernier propose au grand public et aux médias des chiffres faciles à retenir et qui paraissent impressionnants, mais qui demandent trop souvent à être décryptés.

Ainsi, quand on lit que la « revalorisation financière » correspondra à « 10 % d’augmentation en moyenne des rémunérations », il est à peu près certain que ce ne sera pas le cas, sauf à trafiquer la moyenne. Si la part consacrée à la hausse sans contrepartie de la rémunération est réellement plus importante que sous le ministre précédent, elle ne s’appliquera qu’à partir de septembre prochain, ce qui laisse le temps à l’inflation de continuer son travail en termes de perte de pouvoir d’achat sur les 12 prochains mois. Le SNALC attire l’attention sur le fait que les secondes parties de carrière risquent une fois encore de se retrouver du mauvais côté de la moyenne, et que les stagiaires sont explicitement exclus de la promesse des 2000€ dans le document, ce qui est choquant. Le SNALC demande un rattrapage salarial fondé sur une loi de programmation pluriannuelle.

Sur le pacte invitant à travailler plus pour gagner plus et qui ne constitue toujours pas une revalorisation, dire que l’augmentation totale « pourra atteindre 20 % en moyenne pour les enseignants volontaires » n’a aucun sens. Le SNALC continue de demander que l’enveloppe prévue pour le pacte, ainsi que celle (qui a fondu) du fonds d’innovation, soient reversées dans la part inconditionnelle. Il en va de même pour le financement du Service National Universel (SNU) : cet argent serait bien mieux employé à améliorer l’attractivité de nos métiers.

Lire la suite