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Projet de loi de finances : des chiffres qui se déchiffrent

Le SNALC a pris connaissance de la communication faite par le ministère de l’Éducation nationale sur le projet de loi de finances (PLF) 2023. Ce dernier propose au grand public et aux médias des chiffres faciles à retenir et qui paraissent impressionnants, mais qui demandent trop souvent à être décryptés.

Ainsi, quand on lit que la « revalorisation financière » correspondra à « 10 % d’augmentation en moyenne des rémunérations », il est à peu près certain que ce ne sera pas le cas, sauf à trafiquer la moyenne. Si la part consacrée à la hausse sans contrepartie de la rémunération est réellement plus importante que sous le ministre précédent, elle ne s’appliquera qu’à partir de septembre prochain, ce qui laisse le temps à l’inflation de continuer son travail en termes de perte de pouvoir d’achat sur les 12 prochains mois. Le SNALC attire l’attention sur le fait que les secondes parties de carrière risquent une fois encore de se retrouver du mauvais côté de la moyenne, et que les stagiaires sont explicitement exclus de la promesse des 2000€ dans le document, ce qui est choquant. Le SNALC demande un rattrapage salarial fondé sur une loi de programmation pluriannuelle.

Sur le pacte invitant à travailler plus pour gagner plus et qui ne constitue toujours pas une revalorisation, dire que l’augmentation totale « pourra atteindre 20 % en moyenne pour les enseignants volontaires » n’a aucun sens. Le SNALC continue de demander que l’enveloppe prévue pour le pacte, ainsi que celle (qui a fondu) du fonds d’innovation, soient reversées dans la part inconditionnelle. Il en va de même pour le financement du Service National Universel (SNU) : cet argent serait bien mieux employé à améliorer l’attractivité de nos métiers.

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Le mot du président : la blablatologie

Vous la connaissez bien, car elle envahit chaque jour davantage notre milieu professionnel, à tous les niveaux. Et elle ne s’embarrasse même plus d’une chose aussi accessoire que la décence.

Vous la connaissez bien, car elle envahit chaque jour davantage notre milieu professionnel, à tous les niveaux. Et elle ne s’embarrasse même plus d’une chose aussi accessoire que la décence.

La blablatologie est désormais décomplexée, limite insultante dans ses références historiques. Souvenez-vous des « États-généraux du numérique éducatif ». Appréciez le futur « Conseil National de la Refondation ». Quel cabinet de conseil a été payé pour nous sortir ces idioties, et combien ?

Clemenceau disait que pour enterrer un problème, on créait une commission ; désormais on crée des commissions pour inventer de nouveaux problèmes. Comme l’inénarrable colloque (pseudo) scientifique sur le professeur au XXIe siècle, qui réunissait tout pour… vous dégoûter de devenir professeur au XXIe siècle. D’ailleurs, ça a marché : on n’arrive plus à recruter.

Cette blablatologie, vous la vivez également au quotidien. Il n’y a jamais eu autant d’occasions de réunionite aiguë. Et pourquoi pas un conseil de cycle en sus de la réunion de liaison CM2/6e ? Ça vous dirait d’échanger sur le projet d’établissement, pour que le président de la République vous explique ensuite qu’il ne savait pas qu’il existait des projets d’établissement, et qu’il vous offre l’opportunité de rééchanger dessus ? Si vous le faites dans les formes attendues par l’institution, vos élèves auront peut-être des tablettes ou des chaises à roulettes pour faire une classe flexible !

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