Archives de catégorie : Snalc

Liberté, égalité, fraternité et exemplarité?

Quand on devient fonctionnaire de l’Éducation nationale, on se dit que l’État, tant dans sa gestion des personnels que pour la question des conditions de travail, se montrera exemplaire. Après tout, n’est-ce pas ce que l’Institution attend des professeurs vis-à-vis des élèves dont ils ont la responsabilité ?

Le désenchantement est sévère quand la réalité se présente à nous : pas de médecine du travail avec des visites médicales régulières comme dans le privé, pas de valorisation des salaires à la hauteur des missions des personnels, pas de dispositif de protection des personnels, pas de politique de prévention efficace des RPS, pas de sécurisation des personnels au sein de leur établissement, multiplication des missions sans formation…

Tout est paradoxe dans notre Institution. Nous sommes porteurs des valeurs républicaines mais ces dernières ne semblent pas suffisamment s’appliquer à nous :
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Nos propositions pour revaloriser les rémunérations

Le ministère de l’Éducation nationale se rend aujourd’hui lui-même à l’évidence de l’ampleur de la perte que devront subir les enseignants si le système de retraite universel par points leur est appliqué avec leur niveau actuel de rémunération, comme nous l’avons montré dans le dossier spécial retraites de la QU 1434. C’est pourquoi il envisage une compensation – non pas cependant par rapport à leur niveau de pension actuel, mais par rapport à ce que percevront les cadres A des autres fonctions publiques dans le nouveau système…

Ainsi, le ministère s’aperçoit que le faible régime indemnitaire des enseignants est un problème pour le futur calcul de leur pension, mais ne considère absolument pas qu’en soi, la revalorisation des salaires dans l’Éducation nationale est nécessaire. Cela est d’autant plus évident que cette compensation annoncée ne s’appliquerait pas sans la contrepartie d’une redéfinition du temps de travail et des missions des enseignants. Une « compensation » qui ne permettrait pas de conserver les mêmes pensions, et qui impliquerait une nouvelle augmentation de la charge de travail, porterait bien mal son nom et est évidemment inacceptable.

La vision du SNALC est tout autre. Si les rémunérations dans le MEN sont scandaleusement basses pour le niveau de qualification exigé – et c’est désormais de notoriété publique -, elles le sont d’abord pendant les quarante et quelques années que dure une vie active. La priorité du gouvernement devrait donc être de revaloriser fortement ces rémunérations pour les mettre en adéquation avec ce que perçoivent, pour les enseignants, leurs collègues de l’OCDE (dont la charge de travail est d’ailleurs moindre en moyenne) et les autres agents de catégorie A. Une revalorisation juste et méritée est la condition sine qua non pour garantir un niveau de pension convenable, une fois qu’elle sera appliquée à tous les échelons.
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