Réforme des retraites, négociations sur la revalorisation salariale : réunion du 7 février 2020

Le SNALC a décidé de rendre publics ses comptes rendus d’audience pour toute la phase de négociations avec le ministère, afin que l’ensemble des personnels soit informé de façon transparente sur la teneur des échanges, sur ce que nous portons et sur les propositions concrètes du ministère (quand elles arriveront…).
Voir introduction et ateliers du 1er degré :
réunion du 23 janvier 2020
réunion du 28 janvier 2020
réunion du 4 février 2020

Premier et second degré

THÈMES

  • Point sur les travaux et examens des premiers scénarios de revalorisation

L’ESSENTIEL

  • Nous avons enfin abordé la question de la revalorisation des enseignants, CPE et PsyEN.
  • Le ministère s’engage toujours sur un schéma de revalorisation « en escalier » garanti par une loi de programmation, sans pouvoir indiquer pour le moment les montants globaux ou la durée du processus.
  • Le ministère n’a pu fournir des données chiffrées que sur la revalorisation de l’année 2021. Il n’est pour l’instant pas en mesure de faire des simulations qui vont plus loin.
  • Les données chiffrées sont des propositions qui peuvent évoluer.
  • Le ministère a reconnu que les cas-types produits dans l’étude d’impact du projet de loi retraites « ne reflétaient pas les caractéristiques de la population enseignante ». Il n’a pas encore achevé ses propres cas-types.
  • Des bilatérales auront lieu entre le 24 février et le 13 mars. Les réunions multilatérales reprendront le 16 mars. Des ateliers spécifiques sont également programmés (formation, qualité de vie, égalité femmes/hommes).

FONCTIONNEMENT GÉNÉRAL DE LA « REVALORISATION 2021 »

Retrouvez ICI le document support fourni par le Ministère sur les scénarios de revalorisation.

  • Un montant global de 500 millions d’euros divisé en trois parties. Le ministère n’a pas pu indiquer quelle part des 500 millions était consacrée à chaque partie.
  1. Une partie — majoritaire — pour une prime d’attractivité du métier « plus ou moins centrée sur les débuts de carrière » ;
  2. Une partie pour discuter des taux de promotions à la hors-classe et du fonctionnement de la classe exceptionnelle ;
  3. Une partie pour « faire vivre » le décret sur la formation continue hors temps scolaire et pour financer les remplacements de courte durée (via des « heures supplémentaires »).
  • Sur la prime, 4 exemples de scénarios nous ont été proposés. Le premier revalorise de l’échelon 2 à l’échelon 5, le deuxième jusqu’à l’échelon 6, le troisième jusqu’à l’échelon 8 ; le quatrième sur toute la classe normale. Cette prime est fixe (sans contreparties). Elle est dégressive (plus importante sur les plus bas échelons).
  • La revalorisation est plus importante pour les professeurs des écoles que pour les certifiés/PLP/PEPS/CPE/PsyEN. La revalorisation est plus importante pour ces derniers que pour les agrégés — qui dans certains exemples ne touchent rien sur des échelons revalorisés dans les autres corps.
  • Les quatre scénarios présentés sont des exemples destinés à être discutés. Ainsi, la différenciation entre les corps, que le ministère justifie par l’existence des heures supplémentaires dans le second degré, pourrait être remise en cause. Ou pas.
  • Peu d’informations précises sur la deuxième partie (hors classe et classe exceptionnelle), sinon qu’il y a volonté de revoir la répartition des promotions à la classe exceptionnelle entre le vivier « fonctions » et le vivier « carrière » (le premier étant déjà asséché dans certains corps, ce qui implique que des promotions sont perdues).
  • La troisième partie est consacrée à rémunérer les enseignants faisant des formations continues hors temps scolaire et ceux assurant des remplacements de courte durée. Cet aspect-là est donc bien soumis à contreparties. Il s’agit de travail supplémentaire.
  • Le fait que la revalorisation est prioritaire par rapport à tout le reste. C’est pourquoi il faut arrêter de vouloir traiter d’autres sujets en parallèle. Le SNALC n’est là que pour négocier une revalorisation qui nous est due.
  • Le calendrier qui pose problème. Nous ne signerons jamais de chèque en blanc : nous devons avoir des engagements écrits sur la revalorisation avant un éventuel vote sur la réforme des retraites (s’il a lieu — le SNALC n’étant toujours pas demandeur de cette réforme).
  • Notre demande d’une revalorisation de tous les échelons, et pas seulement de certains. C’est l’ensemble du métier qui doit être revalorisé.
  • Notre refus d’entrer dans une logique de différenciation par corps : nous voulons une forme d’égalité sur la revalorisation. On ne peut prétexter de l’existence des HSA pour moins revaloriser le second degré, et moins revaloriser les agrégés au sein du second degré.
  • Le problème que constitue le fait que, quatre mois après la première réunion sur le sujet, on ne puisse proposer aucune perspective chiffrée au-delà de 2021. Ce n’est pas acceptable.
  • La réforme de la place du concours (en fin de M2), qui fera entrer beaucoup d’enseignants un an plus tard dans la carrière. Ce qui permettra de faire des économies…
  • Notre refus de consacrer un seul euro des 500 millions annoncés à des heures supplémentaires ou à de la formation hors temps scolaire. Cela entre clairement dans la rubrique « contreparties » dont nous ne voulons pas.

L’AVIS DU SNALC

Cette réunion a enfin permis de parler de ce que tout le monde attend : la rémunération des enseignants, CPE et PsyEN. C’est quand même pour ça que nous sommes là, et non pour disserter sur le « projet d’école » ou le « projet d’établissement ».

Le SNALC sait que le ministère n’a pas toutes les cartes en main. Cela dit, quel que soit l’échelon qui détienne le pouvoir décisionnaire ici, il est inacceptable que les négociations dans l’Éducation nationale se déroulent aussi lentement, dans le cadre d’un calendrier interminable qui brasse tous les sujets du monde. Les réponses sont pour beaucoup très floues, et renvoient régulièrement à des discussions et des arbitrages ultérieurs. De là à dire que le gouvernement joue la montre, il n’y a qu’un pas à franchir…

Non seulement le fameux « escalier » de la revalorisation en est toujours au point mort, mais les propositions sur la seule « marche » disponible (2021) sont déjà problématiques. En l’état, elles ne s’appliquent qu’à certains, de façon différente suivant les corps (et ce sont un peu toujours les mêmes qui se font avoir, dans cette histoire). Dès 2021, la question des contreparties est posée de façon unilatérale : une partie de la revalorisation est soumise à contreparties, même si c’est une partie minoritaire (mais on ne sait pas dans quelle proportion exacte).

Les instances nationales du SNALC se réunissent mi-février. Tous ces éléments y seront étudiés de près. Nous fixerons alors avant la reprise des discussions les positions de notre syndicat par des votes, que nous rendrons publics, de la même façon que nous avons rendu ces comptes rendus publics. Le SNALC est indépendant et ne s’interdit donc rien.

Une réflexion sur « Réforme des retraites, négociations sur la revalorisation salariale : réunion du 7 février 2020 »

  1. La seule vraie revalorisation est l’augmentation du point d’indice. Ce que le ministère propose : a) augmenter l’attractivité du début de carrière a déjà été fait il y a des années en racourcissant les premiers échelons et en rallongeant les derniers. les petits veinards comme moi qui étions AE avons hérité de l’allongement en devenant certifiés alors que nous n’avions pas bénéficié du raccourcissement ; Certains syndicats à l’époque étaient bien silencieux sur le sujet.

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