Au secours, l’écriture inclusive nous envahit !

L’écriture inclusive semble chaque jour gagner du terrain, en particulier dans le monde de l’Éducation nationale. De plus en plus d’écrits, y compris des mails de collègues, ont recours à ce qui est présenté comme une grande avancée sociale. Pour le SNALC, l’écriture inclusive est une fausse bonne solution, pour plusieurs raisons.

D’abord pour une raison pratique : avec l’écriture inclusive, la fluidité de la lecture relève de la gageure parce qu’elle est perturbée par les fréquents ajouts de signes indissociables de cette pratique, ce qui hache les mots et la structure de la phrase. Exemple : tou.s.tes les collègues seront défendu.es pour qu’ils (elles) soient sûrs.es qu’ils (elles) ne seront pas mis.es de côté…

Le SNALC préfère prendre ses distances par rapport à cette pratique pour des raisons idéologiques. Par l’écriture inclusive, les auteurs souhaitent dire que les femmes ne sont pas oubliées. Pourtant, quelles femmes se sentent exclues donc offusquées par une phrase appliquant la règle du masculin qui « l’emporte sur le féminin même s’il n’y en a qu’un ? ». Or, l’écriture inclusive tend à rappeler aux femmes qu’elles ne sont que des femmes, ce qui est considérablement réducteur. Pourquoi réduire une personne à son sexe uniquement ? Tout être humain a une identité bien plus complexe que sa simple enveloppe corporelle, qui n’est qu’un paramètre parmi tant d’autres.

Il existe enfin des raisons historiques. Le choix de la conjugaison, des adjectifs et autres règles grammaticales relève d’une époque où il est vrai, l’égalité juridique entre les hommes et les femmes n’existait pas. Accepter ce choix ancien ne veut pas dire que l’on refuse de se battre pour que la condition féminine s’améliore aujourd’hui en France. Ce combat doit être mené sur d’autres plans, notamment celui de la loi, dans ce qui relève du concret et de l’obligatoire, et c’est ce pour quoi le SNALC se bat et continuera de le faire.

Cessons cette mode qui relève plus de l’embrouille grammaticale que de l’avancée de la condition de la femme dans notre pays. Avec cette pratique désastreuse, on se trompe de cible, comme trop souvent en France et en particulier dans l’Éducation nationale.

4 réflexions sur « Au secours, l’écriture inclusive nous envahit ! »

  1. je viens à l’instant de lire un compte rendu syndical en écriture inclusive. Non seulement la fluidité de la lecture s’en ressent, mais le texte contient quelques fautes d’orthographe ce qui pour un texte d’un syndicat d’enseignants, quel qu’il soit me hérisse. Cela confirme ce que je pense depuis le début, non seulement c’est une complexité inutile tout comme la création artificielle de féminins ubuesques tels que la rectrice qui est avant tout une plume, mais l’orthographe a tellement été mise à mal par des réformes imbéciles que l’urgence est de recommencer à l’enseigner réellement et laisser à l’usage le soin de la faire évoluer.

  2. Quelle honte ! Ce sabir, véritable eczéma de l’écriture, ne devrait avoir de place ni dans nos écoles, ni dans nos administrations. Merci et bravo au SNALC de mener ce juste combat pour la clarté et l’intelligibilité de la langue.

  3. Merci au SNALC d’apporter un peu de bon sens face à cette hystérie collective dans l’éducation. La plupart des syndicats ont épousé, sans réflexion, les thèses idéologiques d’une branche néo-féminisme qui réécrit l’histoire de la langue en confondant genre grammatical et sexe biologique. Peut-être faudrait-il simplement arrêter de dire que le masculin l’emporte sur le féminin. En réalité, le genre neutre a repris la forme la plus économe et donc le masculin. Il n’y a aucun complot de grammairiens misogynes qui auraient voulu faire disparaître et opprimer les femmes à travers la langue pour asseoir la société patriarcale ! Ce n’est pas à cause de la langue qu’à travail égal, une femme peut être payée moins qu’un homme. Est-ce les femmes qui vivent dans des pays qui utilisent un genre neutre dans leur langue sont moins discriminées ? A part créer des difficultés dans les apprentissages et rompre la fluidité de la lecture, cela n’apportera aucune solution. En tant que femme, je ne me suis jamais sentie exclue quand je lisais par exemple des publications destinées « aux étudiants ». Je ne me suis jamais dit « tiens c’est réservé aux garçons, ça ne me concerne pas ».

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