Stop à la maltraitance !

Jean-Rémi GIRARD
Président national

Les enseignants fonctionnaires ont une part de primes deux fois inférieure à celle des autres fonctionnaires de catégorie A. Il faut qu’un professeur des écoles attende 22 ans pour sortir du premier quartile (le plus bas, donc) en termes de rémunération pour un catégorie A, alors même que le métier est à niveau bac +5, soit plus élevé que la norme.

En catégorie A, la sélectivité oscille autour de 2,7 candidats présents pour un admis aux concours de professeur des écoles, de professeur certifié et de professeur de lycée professionnel, mais elle approche 20 présents pour un admis dans le corps des ingénieurs d’études du ministère chargé de l’enseignement supérieur. Dit autrement : les concours enseignants sont aujourd’hui les moins sélectifs, car les moins attractifs.

Le ministère de l’Éducation nationale présente le plus faible nombre de jours de formation par agent de tous les ministères, et il faut voir ce qu’on ose appeler « formation » à l’Éducation nationale. Huit ruptures conventionnelles sur dix concernent des agents au sein des ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, alors que ces ministères ne représentent que les deux tiers des agents.

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Formation initiale, ce qui change

Le SNALC précise les changements liés à la réforme de la formation initiale des professeurs des écoles, instaurée par le décret du 17 avril 2025 : conditions d’accès au CRPE externe, formations rémunérées ainsi que l’engagement de 4 ans.

Dès la rentrée 2026, pour devenir professeur des écoles et préparer le CRPE, un bachelier pourra s’inscrire dans certaines universités en licence « professorat des écoles » (LPE). Cela le dispensera de passer les épreuves écrites du CRPE externe de la session 2028. Par conséquent, il lui sera alors possible de passer le CRPE dès Bac +3. Il est important de souligner que le CRPE à Bac +5 sera, lui, toujours accessible jusqu’à la session 2027.

Par la suite, un lauréat du CRPE pourra s’inscrire en M2E 1re année (Master Enseignement Éducation mention « professorat des écoles ») en tant qu’élève fonctionnaire et percevra 1 400 € net/mois. Il devra effectuer un stage de 12 semaines d’observation et de pratique accompagnée.

En M2E 2e année, l’élève fonctionnaire changera de statut pour devenir fonctionnaire stagiaire et percevra alors 1 800€ net/mois. Il suivra un parcours en alternance entre formation et enseignement face aux élèves et sera titularisé après obtention de son master. De plus, le fonctionnaire stagiaire en M2E devra s’engager à rester dans la fonction publique, 4 ans après sa titularisation. Sinon, il sera tenu de rembourser une somme encore indéterminée au Trésor Public.

Pour résumer, le parcours de formation initiale se composera ainsi :

  • Licence « professorat des écoles » (LPE) à l’université ;
  • CRPE à Bac+3 ;
  • Élève fonctionnaire en M2E 1re année (1 400€ net/mois pour 12 semaines de stage) ;
  • Fonctionnaire stagiaire en M2E 2e année (1 800€ net/mois, à mi-temps devant élèves) ;
  • Titularisation à l’issue de l’année de fonctionnaire stagiaire avec engagement de 4 ans. 

En conclusion, le SNALC réclame des règles plus claires au sujet de la validation des acquis pour les étudiants issus d’une licence et d’un master autre que la LPE et le M2E. Par ailleurs, le SNALC condamne les principes biaisés de la dispense d’épreuves écrites au CRPE en faveur des étudiants en LPE. 

Convention sur les temps de l’enfant : 4 millions d’euros jetés par la fenêtre

Communiqué de presse du SNALC du 23 novembre 2025


Le SNALC a pris connaissance des éléments contenus dans le rapport de la convention citoyenne sur les temps de l’enfant, convention qui a coûté 4 millions d’euros. Tout ça pour ça…

Le SNALC rappelle que cette convention était avant tout un élément de communication politique lancé par le président de la République, avec pour prétexte la durée des grandes vacances. Les citoyens ainsi que les jeunes consultés se sont ainsi retrouvés chargés d’une mission impossible : repenser l’ensemble des temps de l’enfant, c’est-à-dire toute la société française.

Le SNALC a pris note que les citoyens ne souhaitaient pas qu’on isole les unes des autres les mesures qu’ils proposent. Le souci est que le système qu’ils ont inventé est fondé sur des bases fragiles — comme les éternels chronobiologistes qui ont l’air de penser que les enfants sont des horloges et non des êtres humains aux vécus divers. Quand on se couche à 2h du matin après avoir passé 3 heures sur les écrans, on n’a pas de « pic d’attention » à 9h30 le lendemain. Et quand la quasi-totalité des communes sont revenues à la semaine de 4 jours au primaire, il faut arrêter de croire qu’on a les capacités d’organiser une semaine de 4 jours et demi ou 5 jours avec une prise en charge de qualité dans l’ensemble des villes.

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Syndicat enseignant