Audience avec la ministre : amortir le “choc des savoirs” ?

Le SNALC a été reçu par la nouvelle ministre de l’Éducation nationale ce vendredi 16 février. Nous avons porté les revendications des personnels, et attiré l’attention de Nicole Belloubet sur l’état d’urgence dans lequel se trouve notre ministère.

Le SNALC a rappelé la crise d’attractivité sans précédent dans laquelle nous sommes plongés, et dont la résorption ne peut passer que par un rattrapage salarial via un plan pluriannuel. Nous n’acceptons pas le discours selon lequel cela a déjà été fait l’an passé : la majorité des collègues continue de perdre en pouvoir d’achat chaque année depuis plus de 30 ans.

Le SNALC a objectivé la dégradation des conditions de travail et le mal-être de nos professions, s’appuyant sur les propres études du ministère. Formation continue hors du temps d’enseignement, augmentation du temps de travail effectif, des contraintes et des injonctions, dégradation du climat scolaire, gestion au rabais de l’école inclusive, réforme de la voie professionnelle portant le spectre de l’annualisation, non respect des préconisations d’aménagement de poste… la liste est longue, et la politique menée actuellement aggrave la situation.

Le SNALC a échangé longuement avec la ministre sur les mesures dites du « choc des savoirs ». Nous avons porté nos analyses, différenciées selon les sujets, et alerté sur l’insuffisance des moyens horaires et humains pour la mise en œuvre des fameux groupes de niveau. L’administration, malgré nos alertes répétées et documentées, a été en plein déni de réalité jusqu’à présent. Le SNALC a proposé à la ministre plusieurs adaptations pragmatiques, comme limiter les groupes à la classe de cinquième à la rentrée, sans imposer qu’ils aient lieu sur l’ensemble de l’horaire disciplinaire. Nous avons également mis en garde sur le fait que le même manque de réalisme allait causer les mêmes effets pour la mise en œuvre des prépas seconde à la rentrée 2025.

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Les sorties scolaires : dans quelles conditions !

Dans le bulletin officiel du 29 juin 2023 est parue une circulaire qui modifie les conditions d’organisation des sorties scolaires. Le SNALC fait le point sur les changements importants.

« Tout élève, quel que soit son milieu social d’origine, doit pouvoir bénéficier d’au moins un voyage scolaire au cours de sa scolarité obligatoire. »

Sans nul doute, cette disposition peut se comprendre mais combien d’heures supplémentaires non payées cela va-t-il engendrer ? Les professeurs des écoles devront passer beaucoup de temps à monter le projet pédagogique, à chercher des financements, à courir après les autorisations parentales ou institutionnelles : toujours en faire plus sans être revalorisé. Le SNALC revendique que ces heures puissent être rémunérées en heures supplémentaires.

« Dans le cadre des sorties scolaires facultatives, lorsqu’une contribution financière est demandée aux familles, celle-ci doit être limitée et ne doit, en aucun cas, conduire à l’exclusion d’un élève pour des raisons financières. »
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Retraite des allocataires IUFM : la mesquinerie pour décourager ?

Le SNALC était intervenu à plusieurs reprises pour faire prendre en compte, pour la retraite, des périodes d’allocataires IUFM pourtant prévues par la loi du 26 juillet 1991. Le ministère a fait paraître le 28 décembre 2023 le décret d’application sans lequel la loi était restée inutile.

Il s’agit bien de faire bénéficier de cette loi, et finalement du décret, les personnels ayant reçu l’allocation d’enseignement due au décret du 1er septembre 1989 et/ou l’allocation d’IUFM prévue par le décret du 24 juin 1991 versée lors de la première année d’IUFM. Profitant du manque de précision de la loi, le décret du 28 décembre 2023 décide que ne sera prise en compte que la moitié des périodes en question. Le SNALC ne peut que condamner cette réduction d’une mesquinerie sans pareille.

Il faut donc avoir bénéficié de l’une ou/et de l’autre des allocations citées et avoir été titularisé comme professeur, mais aussi en faire la demande à son administration employeur ou à son rectorat, au plus tard 12 mois avant le départ en retraite ou, exceptionnellement pour ceux qui ont prévu de prendre leur retraite avant le 30 décembre 2024, 6 mois après la notification de la décision initiale de concession de la pension. Les bénéficiaires qui seraient déjà en retraite doivent déposer leur demande avant le 30 décembre 2024 auprès du service de retraite de la dernière administration dont ils dépendaient.

En outre, les bénéficiaires devront fournir l’arrêté de titularisation dans un corps d’enseignant (33 ans après les faits…) et tous les documents justifiant qu’ils ont bien été bénéficiaires de l’allocation, en précisant au passage que les attestations sur l’honneur ne sont pas recevables ! Un formulaire à remplir peut être demandé au Service des retraites de l’Etat (9 route de la Croix Moreau CS 002 – 44351 Guérande Cedex) ou sur le site du ministère.

Le SNALC espère que, si longtemps après les faits, les intéressés retrouveront les pièces demandées. La mesquinerie de l’État en la matière est à pointer du doigt.

Syndicat enseignant