Audience avec le ministre : le SNALC jugera aux actes

Communiqué de presse du SNALC du 23 octobre 2025


Le SNALC a été reçu ce jeudi 23 octobre 2025 par le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray.

Le SNALC a porté les revendications des personnels et a rappelé la situation de crise grave que connaît notre ministère. Nous n’inverserons la tendance que par des mesures d’ampleur et sur le temps long : rattrapage salarial qui nous est dû, amélioration des conditions de travail, création d’un statut pour les AESH, reconnaissance de la souffrance des personnels soumis à des injonctions contradictoires, à la vindicte de la société, de nombreux parents mais aussi d’une partie de leur hiérarchie. Le SNALC y inclut les nombreux ministres qui se sont succédé, chacun voulant faire sa réforme et laisser sa trace, faisant peu de cas de l’instabilité dans laquelle ils placent les collègues. Dernier exemple en date : Elisabeth Borne et ses injonctions sur l’évaluation en lycée général et technologique deux jours avant la rentrée.

Le ministre nous a assuré ne pas souhaiter faire d’énième réforme et avoir parfaitement conscience de la situation. Le SNALC lui reconnaît une expertise, puisqu’il a mis en œuvre en tant que DGRH ou DGESCO une grande partie des mesures qui ont causé de sérieuses dégradations de nos conditions de travail. Comme toujours, notre syndicat jugera aux actes. Le ministre connaît la maison et dispose des compétences techniques : s’il veut réellement le bien de l’École et de ses personnels, nous le saurons très vite.

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Rapport sur l’éducation prioritaire : la cour des comptes réinvente la roue

Ce qui est pratique avec les chiffres, c’est qu’on peut leur faire dire tout et son contraire en choisissant bien les données. Dans un récent rapport publié en mai 2025, la Cour des comptes propose des pistes pour réformer l’éducation prioritaire (EP) ; elles ont retenu l’attention du SNALC.

Pour comprendre ce rapport, dont l’ambition est de repenser la politique publique de l’éducation prioritaire, il convient tout d’abord de s’intéresser à la méthode d’analyse et aux données utilisées. Alors que l’on s’attend à un large échantillonnage, seuls 3 départements ont fait l’objet de l’étude et pour chacun d’eux, le rapport précise qu’« il a été possible de visiter jusqu’à 5 établissements de la maternelle au collège »

Ce document établit des constats partagés par le SNALC. Il expose l’essoufflement de la formation continue en EP dont le nombre de participants s’est effondré entre 2018-2019 et 2022-2023, passant de 70 000 à 25 000. Il pointe le problème de récolte de données et l’instabilité politique qui ont empêché la nécessaire refonte de la carte de l’éducation prioritaire, laissant de côté des écoles dites « orphelines » qui devraient bénéficier du classement en EP. Enfin, il suggère l’allocation progressive de moyens afin de sortir d’une logique binaire (EP et hors EP) et d’appliquer le principe d’équité exigé par le Code de l’éducation pour toutes les écoles.

Certaines réflexions inquiètent davantage. La Cour dresse un bilan sévère du dédoublement des classes de cycle 2 en se basant sur les résultats des évaluations de 6e.  Or, compte tenu du calendrier de déploiement du dispositif, seuls les résultats d’une ou deux cohortes ont pu être étudiés. Par ailleurs, la baisse constatée ne pourrait-elle pas s’expliquer par les effectifs chargés des classes de cycle 3 qui annuleraient les bénéfices du dispositif ?

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Formations en REP+ : des intentions à la réalité

En 2014, le temps d’enseignement des PE exerçant en REP+ a été réduit de 18 demi-journées pour tenir « compte du temps consacré au travail en équipe nécessaire à l’organisation de la prise en charge des besoins particuliers des élèves qui y sont scolarisés, aux actions correspondantes ainsi qu’aux relations avec les parents ». Dans les faits, ces journées sont largement consacrées à la formation.

Un référentiel précise les objectifs de la formation continue en REP+ qui est censée répondre « concrètement aux besoins en aidant à problématiser les situations professionnelles rencontrées […]. La formation continue répond à la diversité des besoins en fonction des parcours et expériences professionnelles des personnels. »

Si la volonté affichée par le Ministère est louable, les témoignages des PE qui exercent au quotidien en REP+ sont sans équivoque : la formation qui leur est prodiguée n’est pas adaptée à leurs besoins.

Ainsi, les formations dispensées ne sont pas propres à l’éducation prioritaire et à ses problématiques. Seules quelques formations spécifiques ont été menées à l’occasion du dédoublement des classes, mais ces dispositifs n’ont pas perduré pour les PE nouvellement affectés. De plus, les formations en équipe sont souvent délaissées au profit de formations « par niveau de classe », de cycle ou en distanciel.

Même si, dans quelques rares départements, les PE en REP+ ont pu répondre à une enquête sur leurs besoins en formations, ils regrettent que ces dernières leur soient ensuite imposées.

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Syndicat enseignant