Mouvement intra départemental 2019 : une mise en place chaotique

Le BO spécial mobilité du 8 novembre 2018 s’inscrit «dans un contexte de sécurisation juridique des mouvements inter et intra départemental», en harmonisant les priorités légales des mouvements inter et intra. Le but premier est «d’éviter la multiplication des affectations à titre provisoire qui génèrent l’instabilité des équipes», donc par là même de nommer plus de personnels à titre définitif et d’éviter ainsi de nombreux groupes de travail traitant de multiples affectations manuelles à titre provisoire.

LES PRIORITÉS LÉGALES
Les priorités légales concernant le mouvement intra, traduites désormais en points de bonification, sont les suivantes :

  • rapprochement de conjoints,
  • fonctionnaires en situation de handicap;
  • agents touchés par une mesure de carte scolaire;
  • exercice dans des quartiers urbains où se posent des problèmes sociaux et de sécurité particulièrement difficiles ;
  • exercice dans un territoire ou une zone rencontrant des difficultés particulières de recrutement ;
  • rapprochement avec le détenteur de l’autorité parentale conjointe dans l’intérêt de l’enfant;
  • agents formulant chaque année une même demande de mutation, ancienneté dans la demande ;
  • agents justifiant d’une expérience et d’un parcours professionnel.

Lire la suite

Quels moyens pour l’instruction obligatoire à 3 ans ?

Ces trente dernières années ont vu émerger des menaces pesant sur l’école maternelle française, pourtant enviée partout ailleurs. Des études avançaient une scolarisation plus tardive dans d’autres pays avec de meilleurs résultats scolaires, suggéraient la disparition des petites et moyennes sections au profit de la grande section rattachée à l’élémentaire, voire le développement de jardins d’enfants privés pour les moins de 5 ans.

Rendre l’instruction obligatoire à 3 ans a permis de reconnaître officiellement l’importance des apprentissages premiers avant 6 ans.

Lire la suite

REP et REP+ : un système à bout de souffle

Depuis 1981, date de la mise en place des Zones d’Education Prioritaire, des moyens humains et financiers très importants n’ont cessé d’être mobilisés et déversés pour l’Education Prioritaire. Le surcoût d’un élève scolarisé en REP+ représentait 1137 € en 2016, soit un surcoût de 30% lié aux seuls dispositifs de l’éducation prioritaire. Mais pour quels résultats ?

DES RÉSULTATS BIEN EN DESSOUS DES OBJECTIFS
Nos instances se targuent sans cesse des bienfaits de ce dispositif, répétant à qui veut bien l’entendre que ce dernier est le seul moyen de lutter contre les inégalités. S’il n’est pas dans notre intention de remettre tout en question, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les failles de la ZEP devenue REP depuis. Si le principe d’aider certaines zones est louable, on peut s’interroger sur ce système qui s’avère au final relativement contre-productif. Le rapport de la Cour des Comptes, publié le 17 octobre 2018, établit un bilan négatif de ce dispositif né en 1981 avec les « zones d’éducation prioritaire » (ZEP). Pas de place pour le compromis : la différence de résultats au brevet des collèges entre un enfant scolarisé dans un collège en REP et un enfant d’un collège hors REP oscille entre 20 et 30 % en français et en mathématiques alors que l’objectif de la REP était initialement de « limiter à 10 % ces écarts de niveau ». Cet écart s’est même creusé en mathématiques, dépassant régulièrement les 35 % à compter de 2011. Il est à noter qu’un tiers seulement (36 %) des élèves de REP+ entre en 6ème en maîtrisant à la fois la langue française et les matières scientifiques alors que cette proportion est d’un sur deux en REP et deux sur trois hors éducation prioritaire. Un succès mitigé donc. Pour ne pas dire plus.
Lire la suite